2 août 2025

RAOUL ET PAULETTE DUHARD II

Nos héros, libérés de leurs obligations militaires, sont revenus vivre dans leur village. Pour tonton, il a été accueilli comme un heureux ; papa à Touchelion dans le groupe que formaient les personnages vivant en communauté dans un espace partagé, que ce soit la famille, quatre générations plus le personnel : La bonne, le charretier, l’homme de cour, le berger, régulièrement une couturière, une laveuse, plus les saisonniers des trimards qui venaient pour des travaux comme biner les betteraves, la moisson, les vendanges. Pour cette journée de réjouissances, afin de cueillir les raisins, même les ados volontaires, famille ou pas, munis d’un sécateur et d’un seau, participaient à ce travail dans une gaité propre à cet événement.

Compte tenu de nos constitutions, les adultes vidaient nos seaux dans la hotte. Fini mon commentaire pour Henry.

Raoul, quant à lui, il n’est pas retourné à la Graffinière. Son futur beau-père lui a tendu la perche, vous connaissez Raoul Lantoinette, mon héros déjà apparu dans mes histoires.

Je ne sais combien de temps a duré la collaboration. Suite à des problèmes de santé, papa a dû changer de travail. Il est entré dans les assurances, pas pour longtemps. Son secteur de travail était dans le Richelais. Il partait à vélo le lundi pour ne revenir que le samedi. Cette situation fut, elle aussi, de courte durée.

Il ne faut pas oublier que nous étions en guerre. Le mariage de mes personnages a eu lieu en 1941. Suite à cette union, cinq enfants sont nés en à peine cinq ans, le sixième est arrivé neuf ans après.

Par chance, nous logions dans un grand appartement en duplex aménagé dans la maison des Lantoinette.

De là va commencer la motivation de cette histoire : comment le petit berger a pu réaliser, en ayant quitté l’école à 12 ans et n’ayant aucune connaissance dans un secteur demandant un savoir qui en général s’acquiert après des études de base de dessinateur en architecture.

Notre homme, rien de tout cela. Les seuls plans qu’il a pu consulter sont ceux qui lui ont servi dans la période de collaboration dans l’entreprise de maçonnerie Lantoinette, d’une courte durée.

J’avais 7 ou 8 ans. Dans l’appartement dans lequel nous logions, la salle à manger était réservée à cette élaboration des plans pour la construction de la future maison !

Aujourd’hui, j’ai déjà relaté cette allusion relative à la performance de papa. Notre maison comportait un sous-sol, une cave pour les vins, la gnôle, le vinaigre, une verrière servant de serre pour les plantes, une buanderie, la chaufferie pour le chauffage avec une chaudière à bois et charbon. Jean, mon aîné, et moi, nous nous prenions pour des cheminots quand nous devions alimenter (la Lison n’a été nommée qu’en 2025).

Pour le rez-de-chaussée : une entrée, une salle à manger, une cuisine, une salle de bain, lavabo, baignoire avec douche, un bidet, WC.

À l’étage : quatre chambres, un cabinet de toilette, un lavabo et un bidet, et un deuxième WC. À savoir : dans cette construction, hormis la plomberie, la plâtrerie, les menuiseries, le petit berger a exécuté tous les autres travaux : les fondations, la maçonnerie, la charpente, la couverture, l’électricité (tout encastrée), la tapisserie, la peinture. Maman a participé à la décoration.


J’avais dix ans quand nous avons emménagé dans notre nouvelle demeure, au mois d’octobre 1951. Papa avait emprunté à son ancien patron une bétaillère tirée par une petite jument noire : Coquette.

Cet événement fut un énorme changement dans la qualité de notre façon de vivre. Il ne faut pas oublier que nous étions en 1954, avec une qualité de vie et un confort qui nous ont été offerts.

Merci.

1 Comment

  • Et pour moi, vu de l’extérieur une quadruple interrogation justifiant cette réelle admiration :
    – Sur sa volonté, son courage et ambition, de construire à l’époque une telle habitation ?
    – Sur l’acquisition de toutes les connaissances techniques pour la concevoir et la réaliser ?
    – Sur la disponibilité de son temps libre hors plein emploi, consacré à cette réalisation ?
    – Sur la gestion des ressources du ménage, permettant d’assurer l’achat des matériaux ?
    Un peu à l’image du FACTEUR CHEVAL, la Passion et l’Ambition, permettent à l’Homme de parfois se surpasser … FR

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