23 août 2025

ENCORE LA NR !

Merci à notre quotidien : la Nouvelle République. Moi qui me posais la question de savoir comment j’allais continuer ma collection de souvenirs ? Pour une fois encore, le destin en a voulu autrement en feuilletant mon journal du mercredi 13 août 2025.

Un article ne pouvait me laisser indifférent. Comme vous pouvez le voir, ce paysan de 63 ans figurant sur la photo a réveillé des souvenirs vieux de plus de cinquante ans.

Me revoilà de retour dans mes premières années en tant que vendeur de machines agricoles. Le père de cet homme avait quitté son travail en usine, chez Michelin, et venait de s’installer comme cultivateur au “Larvoir”, une exploitation agricole située à Joué-lès-Tours. Bien que je ne l’aie pas connu sur ce site, nous avions une relation commune, lui aussi ouvrier chez le caoutchoutier, avec lequel je m’étais lié d’amitié. C’est lui qui m’a présenté au couple avec lequel j’ai commercé tout le temps que j’ai exercé dans ma première concession : ma période SAME.

Ces jeunes paysans, Joseph et Marinette, étaient les parents de l’homme sur la photo avec son petit-fils — les personnages que vous voyez.

La voilà, la motivation du « blabla » hebdomadaire.
J’ai équipé le père de William avec un tracteur : un Atlanta SAME en 1968. Avec ce gamin qui n’avait alors même pas dix ans, est née une certaine complicité qui, aujourd’hui encore, perdure.

Nous ne nous sommes jamais perdus de vue, compte tenu des terrains agricoles où il travaillait, situés dans une zone où mes recherches d’amateur de champignons en avaient fait mon domaine de prospection.

Pour mon plus grand plaisir, la forêt, étant mon terrain de prédilection pour les cueillettes, jouxte une partie de ses terres agricoles. Dans mes pérégrinations, je reconnais au vrombissement des tracteurs la présence de William. L’occasion est trop belle : j’en profite pour le héler. C’est ainsi que, que ce soit la moissonneuse ou un tracteur, je me hisse parfois dans la cabine pour discuter, sans lui faire perdre de temps.

De manière à me justifier de ce palabre, il me faut en dire un peu plus. Quand j’ai quitté la machine agricole, je me suis, comme vous le savez, reconverti dans l’immobilier. Par bonheur, certains clients m’ont suivi, lui et un de ses voisins entre autres. La confiance qu’ils avaient en moi m’a permis de réaliser pas loin d’une dizaine de transactions.

Mon orgueil n’ayant d’égal que ma modestie, je me réjouis encore, trente ans après, en me remémorant mes discussions qui aboutissaient à ces compromis.

Cerise sur le gâteau : le tracteur en arrière-plan est un SAME des années 1980. Je ne suis pas sûr qu’il ait voulu me faire plaisir, car aujourd’hui son tracteur principal est d’une autre marque que je passerai, pour des raisons personnelles, sous silence !

Sans cette photo, je ne suis pas sûr de l’expression sardonique qui a vraisemblablement animé mes zygomatiques.

Je ne peux finir comme ça. Il me faut narrer un fait qui s’est déroulé un après-midi où je traînais en forêt. Attiré par le ronron d’un tracteur, je me suis rendu en lisière du bois avec l’intention de serrer la main au déchaumeur, en plein travail d’après-moisson avant les semailles d’automne.

En attendant le retour de l’attelage qui venait dans ma direction, quelque chose m’intriguait : je ne voyais pas de chauffeur. Comme l’engin faisait demi-tour à une vingtaine de mètres, je ne comprenais pas cet état de fait.

Telle ne fut pas ma surprise quand la porte de la cabine s’ouvrit et qu’en descendit… un gamin d’une dizaine d’années ! Il se dirigea vers moi. Après les bonjours, je l’interpellai :

– Dis-moi, il fait combien de chevaux ton tracteur ?

– 180

– Tu as quel âge ?

– Huit ans et demi.

    J’étais complètement abasourdi. Pour plus de précisions, il m’a dit que son père était à l’autre bout du champ avec un autre tracteur.

    Quand l’occasion m’a été donnée de discuter avec ce grand-père, je ne me suis pas gêné pour lui faire part de ma surprise, en commentant l’inconséquence des adultes envers ce gamin.

    Comme si de rien n’était, il m’a répondu en faisant un geste avec ses bras pour me montrer les terrains qui leur appartenaient :

    – Vous voyez tous ces champs qui nous entourent ? C’est lui qui les a travaillés.

    1 Comment

    • D’ajustage en labourage, de pâturage en courtage et de commérage en cabotinage, les six mamelles de ton dominical verbiage, qui depuis quatre années nourrit notre curiosité !!
      A ce stade, via ce « média social » monocanal connecté hebdomadairement à ta propre personne, sans pour autant te connaitre ni te fréquenter assidument, nous savons à peu près tout de toi et de ton ascendance !!
      On peut regretter, pour l’intérêt général et le tien en particulier, que les commentaires en retour soient si discrets et frileux …. FR

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