5 décembre 2021

ÉTAT CIVIL : VINCENT-YVES.


MES PROTECTEURS

Suite de mon histoire précédente pour justifier de sa conclusion, ma vénération pour ces trois Saints n’est pas une passion saugrenue.

Sur ma pièce d’identité, il serait écrit comme titulaire de ce document Yves Vincent et non Yves Duhard. Je prends l’initiative d’écrire cette histoire pour vous expliquer la métamorphose de ce patronyme Vincent en Duhard. Il me faut pour justifier de ce fait conter, la vie de Jeanne née sous le nom de Jeanne Duhard . 

Cette héroïne née à Villeneuve-sur-Lot, pour son travail sa maman fut mutée comme garde-barrière par la CFSO à Lectoure, petite ville du Gers (nommée la petite Toscane, ville natale du maréchal d’empire Jean Lannes).

Jeanne a passé sa jeunesse dans cette cité, elle s’est marié avec un homme s’appelant Moulés, le nom qu’elle gardera toute sa vie.

Ce jeune marié a été condamné au bagne peu de temps après son mariage, pour un vol, ce malheureux n’a pas survécu aux galères. Je vais faire de mon mieux pour réhabiliter cet homme.

Personnellement, j’ai rencontré des habitants ayant vécu à l’époque de cette condamnation, elles m’ont relaté une histoire digne d’un roman noir. Le père de l’accusé aurait laissé condamner son fils à sa place, ce pour quoi 50 ans après il était toujours surnommé le méchant homme.

Jeune veuve, Jeanne a rencontré un autre homme, Soulage, avec lequel elle a eu une fille Paulette qu’il a reconnue en tant que père. La malchance a voulu qu’il soit tué à la guerre en 1914. À cause du fait de la reconnaissance de ce monsieur, cette petite fille est devenue pupille de la nation sous la tutelle de sa maman.

Suite à ce nouveau drame, mon héroïne s’est retrouvée dans l’indigence.  
Le médecin de Lectoure lui a donné comme conseil pour subvenir à ses besoins de vendre des livres de médecine  en qualité de commerçante ambulante sur les marchés.

La médecine des pauvres écrit par un docteur Suisse’


Une nouvelle vie commence, je n’en sais que ce qu’elle nous en a dit et écrit. Pour exercer sa nouvelle profession, elle a acquis une jument appelée cendrillon et une roulotte.

Dans sa pérégrination une halte à Tours, le destin a manigancé une rencontre avec un personnage qui comme elle, était natif de Villeneuve-sur-Lot et qui vendait le même livre en porte à porte.

Ils ont dû se plaire tant et si bien qu’ils se sont mis en ménage ( Avec le concours des écrits de sa main, j’ai griffonné  une autre histoire, relatant sa vie qui n’a rien à envier aux personnages vivants au temps de Zola) . Un dénommé Raoul Vincent, d’après ce que nous en savons, il n’était pas un personnage des plus fréquentables, n’empêche que de cette union est né des jumeaux Henry et Raoul Vincent.

Ce nom a été porté par papa et tonton, chose peu banale pendant onze ans en toute illégalité du fait d’un camouflet élaboré par ce géniteur.
Ce monsieur n’aimait pas les enfants, la raison pour laquelle les bébés se sont retrouvés en nourrice avec leur sœur Paulette Soulage, dès leurs plus jeunes âges, dans mon village sous le nom des petits Vincent.

Quand j’ai pris connaissance de l’acte civil (voir photo en fin de texte) rédigée par l’administration, je me suis rendu compte d’une bévue. La vérité n’était pas toute à fait telle quelle nous avait été raconté.

Grand-mère qui avait dû prendre connaissance de la déclaration de Raoul Vincent dans laquelle il avait déclaré la naissance des jumeaux comme enfants non dénommés, en tant que maman elle a régularisé la situation le trente aout 1916 soit 40 jours après leurs naissances. Il lui aurait été facile, et les bébés ne l’auraient jamais su, de changer à cette date la dénomination de ses enfants.

Comme relaté ci-dessus, ce Vincent ne supportait pas les enfants, ce pour quoi peu de jours après leur arrivée dans ce monde, ils ont retrouvé leur demi-sœur en nourrice à Chemillé. J’en déduis que la maman ayant présenté ses enfants sous le nom Vincent n’a pas voulu informer la nourrice de cette mystification.

Il a fallu attendre 11 ans après l’arrivée des bambins, pour que l’administration, suite à un aléa survenu à Jeanne, informe la maman nourricière du vrai nom de ces enfants, celui noté sur l’acte officiel délivré par la mairie de Tours.

Maman m’a dit qu’elle se rappelait très bien de cette période quand les petits Vincent sont devenus les Duhard. Ceci dit : la génétique légale ne s’est pas appliquée du fait de cette cabale.

Ce pour quoi je revendique mon affection à Saint Vincent pour autre chose que sa protection des maîtres de Chais.

Ne pas s’étonner de trouver aussi Saint François d’Assise dans ma sélection, je suis arrivé dans ce monde le 4 octobre le jour de sa fête, il ne m’en faut pas plus.

Pour finir, je ne peux faire autrement que relater une petite histoire amusante au sujet Saint François. A la fin d’un repas, j’ai raconté à un jeune neveu, la légende concernant l’élu et les oiseaux, sous le tableau accroché dans notre salle à manger.

-Tu vois David ce personnage parlait aux oiseaux.

Sa réponse

-Il était pas un peu fou! ton Saint.

Vu comme ça il n’avait pas tout à fait tord. La vrai légende en est, les oiseaux s’arrêtaient de chanter lors de ses prêches pour ne pas perturber l’écoute de l’orateur.

7 Comments

  • « Nous ne vivons pas seulement à notre époque. Nous portons toute notre histoire avec nous. » Merci à Yves pour le partage!

  • J’ignorais évidemment tout de cette saga passionnante mais dramatique, démontrant que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille » ! Elle pourrait être le scénario d’un bon film.
    Il n’est pas forcément nécessaire de posséder une grande imagination pour créer des romans, il suffit souvent de regarder dans sa famille, ou autour de soi, pour en découvrir les ingrédients , les personnages, qui les composeraient.
    Si tes narrations habituelles sur les « manifestations du hasard » répondent à une intéressante initiative, elles prennent avec cette histoire de tes aïeux une dimension incontestablement supérieure!
    jluc

  • Lorsque l’on se rend compte qu’une fois de plus, la dure réalité dépasse la fiction !! Soit à cette époque un climat social indigent, digne de « Gervaise »,  » Les Misérables », « Le Petit Chose » ou « Le Rocambole », triste et affligeant tableau d’une misère « normale » dans laquelle survit « Le Petit Peuple » qui représente la majeure partie de la population des villes et surtout des campagnes.
    Au risque de polluer tes souvenirs, mais rétablir une vérité qui nous est précieuse, Henri Albéric Beauvillard, Docteur en Médecine et auteur du fameux lexique « Le Médecin des Pauvres », Edition Peyronnet, n’est pas Suisse, mais bien Français, né le 18 janvier 1865 à Boisseaux dans le Loiret et décédé le 17 mars 1933 à Paris 8 ième. Un grand Merci pour ses précieux conseils et Paix à son âme !!!

  • Bonsoir YVES,

    Encore une fois, je me refuse à commenter directement sur le Pélerin au regard de la qualité d’écriture de tes autres lecteurs.
    De plus et c’est une remarque désagréable mais j’avoue avoir du mal à suivre la chronologie des faits comme les relations des personnages.
    Cela n’enlève rien à ta passion de l’écriture et tu sais le regard que je porte sur la littérature et ceux qui la font vivre.

    Amitiés.

  • Je viens de lire tous tes messages ainsi que les réponses de tes amis..
    Tu me dis…REPOND…REPOND… mais non… comment veux tu lutter contre la verve, l’humour et le savoir de ton ami..
    TON EGO va en prendre un coup, mais je me régale autant à lire cette prose qui me fait sourire, venue après tes écrits, que je connais par avance au téléphone et de ce fait, me surprenant moins.
    N’empêche que J’ADORE te lire, je crois t’entendre.
    Ne change rien de tes rencontres actuelles flirtant souvent avec les souvenirs dans ta mémoire. ..
    Ta petite cousine JO qui t’aime fort..

    Au fait? Je ne vois pas de réponse de ma soeurette…?

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