On pourra encore dire que je ne sais pas faire court, mais je crois pour une fois que mes détracteurs pourront s’en donner à cœur joie car je ne vais pas faire dans la dentelle avec cette ballade dédiée au machaon, ce papillon héros de mon babillage.
J’emploie à juste titre ce qualificatif en préférence a porte-queue, l’autre nom usité jusqu’au milieu du XIIème siècle pour nommer ce lépidoptère. Cette dénomination me fait penser aux appellations que La Fontaine donnait à ses acteurs pour les accoutrer, de telles façons que nous ne pouvons, encore aujourd’hui que garder en mémoire ces appellatifs de chats qu’il a humanisé ne serait-ce que pour ces deux-là : Raminagrobis et Rodilardus.
Il paraît que ce nom Machaon aurait été attribué en rapport avec les deux petites taches rouges ornant la pointe des ailes, en référence avec le sang coulant des blessures infligées aux guerriers lors de la guerre de Troie, ceux-ci étant soignés par Machaon, un médecin qui soignait les rescapés du cheval acteur de cette guerre.
Ceci dit, il me faut bien donner la raison de ce blabla. Cet insecte nous a accompagnés par sa présence, deux fois avec plus de trente ans d’intervalles entre ces deux visites. Pour la première incursion de ce papillon dans notre maison, Bénédicte et Arnault étaient des enfants d’une dizaine d’années.
Quand je dis papillon, ceci est faux. Il est entré en tant que chenille. Nous avions récupéré cette pyrale je ne sais plus où et comment. Une chose certaine nous, l’avons hébergé dans un bocal.
Il nous a fallu un peu de patience pour voir notre hôte tisser son cocon. S’en suivi la chrysalide puis la sortie de celle-ci qui nous permis de voir son épanouissement et le déploiement de ses merveilleuses ailes. Je ne suis pas certain que nous avions identifié la race de cette superbe créature avant son éclosion.
La première fois que j’ai eu la chance de voir cette splendeur, j’ai cru à un papillon exotique, allez savoir pourquoi. Il nous est arrivé d’évoquer cette métamorphose entre nous comme une initiation champêtre sans plus.
Il est vrai que cette histoire aurait pu s’arrêter là, mais aujourd’hui trente ans après cette expérience le destin me donne une bonne raison pour narrer une suite à ce récit, celui- ci ayant eu un dénouement des plus inattendus.
Un jeudi après-midi de juillet particulièrement ensoleillé, il y avait Bénédicte et ses filles à collationner sous le tilleul dans le jardin. Ambre et Meï, les deux filles de Béné dessinaient dans leurs carnets prévus pour des esquisses. Curieux comme je suis, je jette un œil par-dessus l’épaule de Ambre l’ainée. Je constate qu’elle ébauche la copie d’une photo représentant un papillon et ce papillon n’est autre qu’un Machaon.
Jusqu’à cet instant rien que de banal, la suite va s’imager et me motiver à ce que je noircisse du papier, afin de conter cette nouvelle.
Tout ce petit monde babillait quand un papillon est venu nous tenir compagnie en voletant autour de notre petit groupe, comme pour parader. Mais le plus beau est à venir, comme une cerise sur le gâteau.
Cet insecte volant n’était autre qu’un MACHAON, ce qui me fait dire à Ambre :
-Regardes ma chérie, c’est ton papillon qui s’est envolé !
C’est pourquoi je crois que cette histoire doit prendre place dans mes hasards.
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c’est joli comme tout.
Une super jolie histoire, et j’étais dedans en plus ! :3
Bravo, j’ai hâte de voir la suivante ! ^^