À la veille de mes 80 ans !
Il m’a fallu attendre cet âge pour visualiser et distinguer la petite bête. Quand je dis petite, la raison en est son poids : il pèse de 5 à 7 grammes ; une mésange charbonnière : 14 à 22 grammes ; un moineau domestique : 24 à 40 grammes.
MOINEAU DOMESTIQUE
Comme il me faut manger du pain tous les jours que Dieu fait, suivant la recommandation de notre prière, je traverse le jardin des Prébendes pour satisfaire à notre quotidien.
Le 8 mai 2024, en parcourant cet îlot de verdure, je ne suis pas seul.
Un homme, équipé d’un appareil photo, s’en donnait à cœur joie, tout en tournant sous le couvert d’un conifère, tiltant sur la commande de son jouet à qui mieux, mieux.
Curieux comme je suis, je l’ai apostrophé par-dessus son épaule, cherchant à découvrir l’objectif de sa future image, tout en l’interrogeant sur le motif de ses futurs clichés. Un doute m’est venu de sa réponse quand il m’a répondu : le roitelet-à-triple bandeau. Je me suis surpris en me rendant compte de mon ignorance, je ne reconnaissais pas ce petit passereau ; cela était avant mon interrogatoire. Merci à ce Monsieur ! Grâce à qui j’ai pallié cette lacune.
Un fait qui devrait rester banal, mais une réflexion s’est imposée dans ma façon de penser. Si je connaissais le nom « Roitelet » comme appellation pour désigner un oiseau, j’étais incapable de le reconnaître dans la nature. Et pourtant, Dieu sait si j’ai passé du temps dans les forêts et le parc des Prébendes, repère d’une multitude d’oiseaux de toute plume.
Ma faconde a fait que je ne pouvais pas garder pour moi cette découverte, et là ma surprise ! Pour l’instant, de tous mes interlocuteurs, si comme moi connaissaient le nom de l’oiseau, aucun de mes questionnés ne le visualisait. Aujourd’hui, comment ne pourrai-je pas me congratuler de cette initiative à vous faire partager cette actualité ?
Un autre hôte, en tant que volatile, s’est invité à notre table. Celui-là aussi, il m’a fallu attendre une certaine partie de mon passé pour le voir et l’entendre : un pigeon colombin. Je m’en suis encore une fois, remis au savoir d’un jardinier ornithologue, œuvrant dans le jardin des prébendes et qui m’a renseigné sur l’oiseau qui m’était inconnu.
La photo ci-dessous représente les deux palombes ou pigeons ramiers, les habitués avec les piafs de notre table, en compagnie du nouvel arrivant.
Pendant que j’y suis, ce matin, une autre visite.
Aujourd’hui, YVES notre bon Apôtre, à l’issue de ses sacro-saintes pérégrinations en ce Jardin (d’Eden) des Prébendes, consacre sa coutumière sat(i)re dominicale en une bien une bucolique rubrique ornithologique.
Turlupiné par sa propre caricature imageant la page d’accueil de ce site et accompagnant son tire » LE ROITELET A TRIPLE BANDEAU », m’est venue l’idée saugrenue de remplacer le « i » par un « y », l’imaginant alors sans peine en ce rustique et ridicule accoutrement, tel faune tapis au détour d’une allée, masqué sous les vertes frondaison, épiant d’un oeil lubrique les roucoulades de la blanche tourterelle, les ébats furtifs de la jeune pie grièche, ou la parade complice d’un duo de colombes, appelant l’attention du colombin …
Quatre fois vingt ans, c’est une sacrée étape et bien normal qu’on prête alors plus attention que jamais, au « petit oiseau » qui sans retour s’envole à tire d’ailes … FR