25 mars 2023

CE CADEAU QUE JE ME SUIS OFFERT

Les enchaînements dans mes délires qui font de moi ce que je suis.

Comment j’en arrive d’une rencontre dans le jardin des prébendes, à la narration de deux histoires qui vont prendre place dans mon recueil épistolaire.

Quand j’ai interpellé ce centenaire (HISTOIRE DE CENTENAIRES N°2), j’étais loin de me douter des événements qui allaient suivre de ces quelques mots échangés dans cet écrin de verdure.

Nos conversations, évoquant nos combinés regroupant une bonne partie des machines nécessaires aux menuisiers ébénistes pour exercer leur art, m’ont amené à conter à mon vis-à-vis comment ce cadeau est arrivé dans mon sous-sol, transformé en atelier à cette occasion.

L’instigateur de l’achat n’est autre qu’un de nos voisins et quel voisin.

Avec Michel Villedieu dit Mimi pour les intimes.

Cet homme de l’art amène, disposait dans un atelier au fond de son jardin ce genre de machine, afin d’exécuter des meubles, en complément de son local principal situé hors de la ville, équipé lui en machines professionnelles.

Nos relations de voisins se sont transformées au fil du temps en amitié. J’ai profité de sa générosité, on ne peut plus ! Pour me donner bonne conscience de cet état de fait, j’élucubre comme alibi de l’avoir choisi comme artisan exclusif pour exécuter tous les travaux de menuiserie nécessaires à l’entretien des biens immobiliers gérés par « Agencia », mon agence immobilière.

Nos maisons sises l’une en vis-à-vis l’une de l’autre, les deux soupiraux donnant accès aux sous-sols de celles-ci, sont piles en face-à-face. Il nous avait suffi de faire deux petits escaliers pour que nous puissions sortir sur la voie publique.

Cette facilité d’accès nous a permis de nous acoquiner dès que le besoin se faisait sentir. Toutes les occasions étaient bonnes, il faut dire en toute sincérité que nos caves sont aménagées dans les sous-sols, une situation nous permettant d’échanger sur nos méthodes de travailler et plus.

En assistant en tant que spectateur à la dextérité de ce professionnel à plusieurs reprises, je l’avisais de mon envie de m’équiper d’un matériel similaire, tant et si bien qu’un matin, je reçois de sa part un appel téléphonique, m’intimant l’ordre suivant sans plus tarder, qu’il me fallait sans plus attendre, venir le chercher. Il venait de lire dans les petites annonces du journal qu’une machine identique à la sienne était proposée à la vente.

Je ne m’attendais pas du tout à cela, mais comment faire pour refuser cette bonne intention. J’ai obtempéré à son désir, en m’empressant de nous charroyer chez le vendeur qui résidait à Saint-Cyr-sur-Loire, soit à peine 5 kilomètres de mon lieu de travail.

Un couple de personnes âgées très affables nous a accueilli. Comme l’objet de notre présence se trouvait dans un atelier situé en dehors de son domicile, il nous fallait prendre la voiture pour pouvoir examiner le matériel. En cours de chemin, le vendeur m’a demandé le pourquoi de l’acquisition, ma tenue vestimentaire ne correspondait en rien à un futur utilisateur de sa machine.

C’est vrai, il nous avait informé qu’il s’était équipé à sa retraite pour s’occuper, étant ancien élève de l’école Boulle et qu’il avait exercé son art dans un atelier situé sur les bords du canal Saint-Martin à Paris.

Comme réponse à la question :

– Non, je ne suis pas menuisier de métier, vous n’avez qu’à regarder mes mains.

J’avais remarqué les amputations d’un pouce chez l’un et de deux autres doigts chez l’autre.

Pour la transaction, pas de commentaires sinon un marché qui a donné satisfaction au trio. Mon ami, qui ne présumait pas de notre futur en tant que « collègue » n’arrêtait pas de me répéter.

– Tu viens de faire l’affaire du siècle.

J’emploie le mot « collègue » à juste titre pour la bonne raison qu’il ne m’a fallu attendre pas bien longtemps pour signer mon adhésion dans le club des amputés des doigts.

Nous ne réalisons pas les conséquences suite à cette ablation. Un exemple de cette gêne, je ne pouvais plus apprendre à mes petites filles à compter sur les doigts, car je ne peux accéder au chiffre trois du fait de mon handicap, il me faut arrêter à deux et demi.

Contour de ma gauche

4 Comments

  • On ne reconnaît pas obligatoirement un menuisier en observant ses mains. Le papa de Martine, menuisier ébéniste, avait commencé à travailler à 13 ans et s’était arrêté … 53 ans plus tard ! Il doit rigoler de là-haut en nous voyant nous agiter pour la réforme des retraites. Et, je rejoins l’introduction, jusqu’à la fin de sa vie, il pouvait compter sur .. ses dix doigts 😉😉😉

  • Je serais curieux de savoir comment tu as pu faire rentrer dans ta cave / atelier, par cette « bouinotte » au ras du sol (je pense que les tourangeaux berrichons me comprendront !), cette machine combinée tant convoitée ???? Soit tu l’a démontée, soit il existe un autre accès caché plus praticable !!
    Selon Nietzsche « Le Diable se cache dans les détails !!! »

  • Autant que me souvienne, du fil touffu de tes rocambolesques aventures, ce soupirail qui m’a toute l’allure du trou du cultivé souffleur, ne te sert pas uniquement à soupirer, ni à souffler des vers perdus, pas plus que du verre d’ailleurs, mais parfois à servir et siffler un verre, lorsque se présente un visiteur badaud dont la soif et la curiosité assouplissent l’échine, afin de pour pouvoir trinquer !

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