9 octobre 2021

CHEMILLE

LE 26 SEPTEMBRE 2018

Pourquoi cette date ? Bien malin celui qui me démontrera que le hasard prôné dans mes histoires n’existe pas ! Évidemment qu’il existe autrement ce texte n’aurait pas lieu d’être.

Si un jour de mille neuf cent quarante-huit, quand nous étions assis sur les bancs de la maternelle, une diseuse de bonne aventure nous avait prédit que soixante-dix ans plus tard, nous nous retrouverions Jean Lou et moi en compagnie d’un troisième Chemillois, Jean-Luc, autour d’une table pour prendre l’apéritif, à trente kilomètres de notre village…

Dis comme cela il n’apparaît rien de banal, ce qui l’est moins, c’est la circonstance rocambolesque de cette petite réunion festive.

Tout est parti d’un garage que je louais et qu’il me fallait déménager pour rendre les clefs au propriétaire, suite à un préavis de départ.

Ce local étant encombré de bric et de brocs, j’avais demandé à Jean Lou, un des protagonistes de mon histoire, la possibilité de remiser quelques objets dans ses dépendances.

Pour ce faire, j’ai invité mon ami pour lui présenter les objets que je prévoyais d’entreposer dans ses bâtiments, mis à ma disposition pour satisfaire une requête émanant de mon humble personne.

Ces informations peuvent sembler sans importance, mais il me faut bien situer le cadre de notre anecdote.

Le garage se situant à une certaine distance de notre résidence, nous nous sommes rendus en voiture pour effectuer l’inventaire des objets en question.

Notre visite réalisée, il ne nous restait plus qu’à rentrer rue du général Faidherbe mon domicile. Arrivé devant celui-ci, il y avait bien un emplacement juste devant la porte, mais il me fallait faire un créneau pour stationner mon véhicule.

Quoique je ne sois pas un néophyte pour exécuter ce genre manœuvre, étant contraint comme tous les Citadins vivant dans un environnement urbain où les places de parkings sont on ne peut plus rares, qu’il nous faut pour garer nos voitures accomplir ce genre de gymnastique fréquemment.

Mon passager comme moi se rendant compte qu’une autre place était accessible sans avoir à manœuvrer, je conduis illico mon auto vers cet emplacement afin de profiter de cette opportunité.

La circonstance qui motive cet écrit survient de cette décision : choisir la facilité m’a donné la chance de percevoir dans une voiture le troisième personnage qui est la cause de ce énième hasard.

Le personnage s’apprêtant à démarrer n’était autre que Jean-Luc Chaurin, un ami depuis la nuit des temps. La famille Chaurin ayant des liens particuliers avec les Duhard, une autre histoire déjà écrite dans mon récit N° 50 « Grand-mère Jeanne ».

Ce sont toutes ces coïncidences improbables et surtout comme chronométrées à la minute près qui ont provoqué ce moment de rencontre.

Que de bonheur pour votre serviteur car ces deux personnages font partie de ceux qui m’ont particulièrement laissé des souvenirs inoubliables avec bien d’autres quidams ont agrémenté mon passé.

Je ne crois pas et j’en suis même certain pour l’un comme pour l’autre, qu’ils aient suivi le déroulement de leurs vies respectives autrement que par les commentaires colportés par la rumeur d’un village.

Ces babillages qui font le charme et donne l’assise des us et coutumes à ses agglomérations que sont nos campagnes (Je me fais fort et suis heureux d’être l’un de ces colporteurs de ces petites histoires).

Si pour eux les échanges n’ont été vraisemblablement qu’assez épisodiques, ce ne fut pas mon cas. J’ai entretenu un lien particulier avec chacun d’eux comme avec bien d’autres.

Malgré la situation géographique des commerces qu’ils tenaient dans l’agglomération, je ne pouvais pas passer devant leur vitrine sans m’arrêter pour les saluer.

Avant même leur installation, j’avais toujours gardé un contact, ce qui m’a permis de suivre leurs carrières :

Pour Jean Luc , son passage en début de carrière comme directeur dans la gestion des centres aérés pour les enfants de l’agglomération tourangelle m’a permis de lui rendre quelques visites. Suite à cette activité, suivi un passage dans la représentation de produits pharmaceutiques.

Ce fut un moment où nous nous sommes moins vus mais quand il quitta cet emploi et qu’il se lança dans le commerce de matériel et fournitures destinés aux artistes peintres de notre région, mes incursions recommencèrent. La chance a bien fait les choses, un de ces magasins se situant à deux pas d’Agencia mon agence.

Il n’était pas rare que je provoque une visite pour déguster un verre de Sauvignon en sa compagnie.

Pour Jean Lou, ce fut plus sinueux mais non moins assidu. Tout dans ses débuts, je suis allé lui tenir compagnie lors de ses gardes de nuit au pied d’un séchoir à maïs dans une exploitation agricole sise dans le village voisin de Chemillé (j’étais loin de me douter que je deviene des années plus tard un as dans le commerce de ce genre de matériel).

Suite à ce boulot épisodique, il a continué comme représentant en produits phytosanitaires dans le département, ce qui facilitait des rencontres afin que nous puissions manger ensemble dans les restaurants de nos secteurs de travail.

Après son passage dans cette profession, il organisa un commerce de plaques magnétiques adhérentes sur les véhicules d’artisans et commerçants ambulant, ayant pour destination de faire leur publicité.

La modestie n’étant pas ma qualité première, je me rengorge d’avoir vendu ses deux premières encarts à un « marchand de marché » un samedi matin installé sur le boulevard Béranger.

Une autre carrière s’est présentée à lui, il a eu opportunité de devenir paysan, son rêve d’enfance !

Je ne pouvais que me réjouir de cette nouvelle situation, il m’a fait confiance en acquérant tout ce qui lui était nécessaire en matériel pour travailler les sols de son exploitation. Merci encore Jean Lou pour cette marque de confiance.

Fini l’aparté, revenons à la suite du chemin parcouru professionnellement par mon ami.

Pour des raisons qui lui sont propres, il a quitté cette profession pour travailler comme commercial dans une société dans laquelle il a très bien réussi.

Malheureusement, pour des raisons économiques, il a perdu son emploi. Le temps de cette situation, nous nous sommes moins vus.

Nos relations ont repris quand il a créé son entreprise dans la transaction de voitures automobiles équipées de boîtes de vitesses automatiques, je lui ai même trouvé comme secrétaire la fille d’un de mes clients.

Je ne peux omettre les visites rituelles qui agrémentent mes semaines de retraités, j’ai eu la bonne idée de stocker du bois dans un coin de sa propriété. Une motivation ? Surement pour déguster un verre en fumant un cigarillo !

Je ne suis pas certain que mes amis aient perçu de la même façon que moi, la joie que m’a procurée cette rencontre inopinée, pour des raisons qui me sont propres.

Je ne suis certain que ses liens d’amitié qui m’ont poursuivi envers l’un comme envers l’autre, ne peuvent être comparés avec leur ressenti bien que nous ayons fréquenté les mêmes lieux, les mêmes personnages dans notre première enfance.

Je ne pouvais douter que ces deux personnages se seraient trouvés devant un Ricard Suze en cette fin de journée.

Je ne peux toutefois sans être méchant, donner mon petit coup de pied de l’âne en dénonçant leur comportement, aussi bien pour l’un comme pour l’autre.

À un certain moment de leur parcours, quand leur situation de commerciaux les gratifiait de belles rémunérations, d’avoir pris un petit peu la grosse tête.

Quand nous nous croisions à cette époque, nos discussions étaient des plus brèves, ce qu’ils réfutent moi pas.

4 Comments

  • Mon cher Yves, me voici donc encore pour le « malin » plaisir de titiller ta dialectique, mais hors toute intention de vouloir démontrer que le Hasard (pas plus que Dieu!) n’existe ou pas…. Bien d’autres s’y étant frottés avant moi, sans plus d’arguments plausibles ni de certitudes.
    Comme tu nous y invites et afin de prouver le réel intérêt que pour ma part je porte à la lecture de ta prose, je me permets donc d’y laisser trace de quelques commentaires, que d’aucuns certes pourront considérer comme peu flatteurs, mais connaissant les résurgences de ta vénérable et profonde imprégnation religieuse, que tu accueilleras je suppute, tels les délices du cilice.
    Pour être direct, en fin de lecture, un mot me vient à l’esprit: NOMBRILISME!! Tu me fais l’impression telle l’araignée au centre de sa toile, de tirer les ficelles de tes personnages pour les faire converger vers toi, te mettant ainsi en scène en vue d’endosser l’arachnéenne tunique du fameux Hasard.
    D’aucuns nommeraient ça : mégalomanie et/ou égocentrisme, si l’on considère ambiguïté des connotations pour le moins équivoques des différentes expressions que tu y utilises : « émanant de mon humble personne », « … je ne suis pas un néophyte.. », « … votre serviteur.. » « je me fais fort.. », « je devienne un as… », « la modestie n’étant pas…. », « je me rengorge… », « j’ai eu la bonne idée… » et tout ça pour conclure par « un coup de pied de l’âne » à tes deux complaisants compères !!!
    En toute franchise et amitié, dans le libre esprit de nos échanges habituels à fleurets mouchetés.

  • Se trouver impliqué dans cette histoire est plutôt
    sympathique, je revendique toutefois un certain « droit de réponse » pour m’élever contre « l’accusation » d’avoir pris la « grosse tête » !
    Si quelqu’un peut affirmer ne l’avoir jamais eue, c’est bien moi. Moult créations, animations et réalisations laissent probablement penser à l’observateur; insuffisamment attentif, à la manifestation d’un égo débordant ! Si cela avait été j’aurais réussi une autre carrière que celle dans laquelle amour, famille, amitiés, ont toujours ignoré la recherche de quelque gloire ou domination.
    Merci d’effacer la phrase porteuse d’erreur ! Elle est vraiment imméritée.
    Sans rancune Père Yves !

  • Yves,
    Si j’ai pu avoir la grosse tête, je n’en ai jamais eu l’impression.
    Aux prochaines pauses devant l’étang.
    A l’Amitié.
    JLL

  • Salut les Amis, je constate que cette lourde accusation en bonne et due forme de « grosse tête », n’est pas sans soulever quelques dénégations de la part des deux compères mis en cause.
    Commençant à bien cerner l’accusateur, tout en demeurant dans le cadre de cet article, je me propose, non pas en tant que juge, mais de simple médiateur d’y ajouter « mon grain de sel ».
    Dans « grosse tête », grosse est un adjectif qualificatif comparatif (et non superlatif) et à ce titre une simple accusation, si elle n’est pas précédée d’une mesure millimétrique précise du tour de crane, me semble parfaitement abusive et sans valeur fondée.
    Faute de grandeur chiffrée de cette dimension, on pourrait alors se référer à la taille du chapeau de l’individu et si j’en juge par celui porté par Yves sur le bandeau d’accueil, tout à fait digne du chapiteau de PINDER, il me semble alors vraiment compliqué de prétendre à une taille plus démesurée.
    Bien cordialement à tous, sans pousser plus avant « la petite bête » et avant que cette déconcertante polémique tourne en affaire « de gros bras »….. FR

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