Si je classe cette histoire dans mes hasards la raison en est, le bis repetita de mon histoire de bécasse vous savez !
Elle ! Elle, est déjà parue.
Tel que nous la voyons là, cette palombe, je la nomme ainsi pour une raison qui vaut ce qu’elle vaut. Cette appellation du sud-ouest me paraît plus belle que pigeon ramier. Il se pourrait que mon sang gascon 50% en soit raison.
Ceci dit, ce volatile fréquente notre jardin, il vient comme d’autres oiseaux picorer la pelouse. Pour les attirer, nous agrenons avec du blé et des graines de tournesol depuis toujours.
Malheureusement, je ne peux que constater un état de fait qui me catastrophe. Il y a quarante ans à notre emménagement, j’avais compté 16 espèces de ses hottes profitant de notre côté vert, aujourd’hui pas plus de 10 nous sont resté fidèles mais ceci est une autre histoire.
Depuis un certain temps, 3 de ces palombes’ viennent casser la graine’ sur la table en compagnie de tourterelles et de pierrots, bien qu’il me soit arrivé de savourer la viande de pigeons domestiques, je ne souviens pas d’avoir jamais goûté à cette race, je parle des pigeons sauvages.
Ces lignes sont noircies pour une bonne raison et pas innocemment, comme justification de ces blabla, une histoire avec une similitude : mon aventure de bécasse.
Mon tempérament d’épicurien imageait ce gibier sous forme d’un mets dans mon assiette comme pour la bécasse. Je savais bien qu’il m’était impossible dans mon environnement familial de faire le nécessaire pour satisfaire ma gourmandise.
Ceci dit, sage comme je suis, ma raisonnabilité m’impliquait d’oublier et de refreiner mon envie.
Un événement dû au hasard m’a donné la chance de satisfaire ce désir.
En ramasseur de champignons que je suis, pour ce faire, il faut me rendre en forêt depuis plus de cinquante ans, parcourir les sous-bois sis en lisière d’une ferme appartenant à un de mes anciens clients Georges Buson devenu un ami.
Cet homme, mon ainé de 15 ans, prend retraite dans une résidence spécialisée, comme une bonne partie de nos anciens, vraisemblablement notre futur. C’est la raison pour laquelle la ferme est déserte, ce qui ne m’empêche pas de garer ma voiture dans la cour entre les bâtiments inoccupés.
Le mardi 18 septembre 2018, une voiture était garée dans l’espace convoitée, peu m’importait cette possession, il me restait un parking champêtre.
La chasse étant ouverte, j’ai tout de suite vu qu’un chasseur battait la campagne. Le fait est ! Mes bottes n’étaient pas enfilées, cet homme armé d’un fusil se dirigeait à mon encontre, arrivé à portée de voix, nous nous saluons il s’en suivit une conversation.
De cet échange, il en est sorti que cet homme me reconnaissait en tant qu’ami du propriétaire et il m’avait connu comme représentant en matériel agricole il y a plus de cinquante ans. En ce temps lointain, il accompagnait son grand-père comme porte carnier.
Notre conversation aurait pu s’arrêter là mais il ne fut autrement pas à ma question banale et rituelle :
-est-ce que la chasse était bonne ?
Suite à une réponse négative, je lui fais part de mon étonnement, cette discussion se déroulant en lisière d’un champ de tournesols attendant la récolte, j’avais compté une cinquantaine de palombes et autant de tourterelles turques perchées sur les fils électriques conducteurs d’énergie à la ferme, ce perchoir fortuit servait de base aérienne aux volatiles dévastateurs du champ de céréales. À la fin de cet échange de mots, nous partîmes chacun de notre côté lui avec son chien et son fusil et moi avec mon panier.
Parcourant mon parcours habituel sans satisfaction de champignons que nenni, par contre pour le chasseur, il en était autrement. Plusieurs coups de fusil m’indiquaient sa présence, vu le nombre pan! pan! J’en ai déduit que l’homme au fusil s’en donnait à cœur joie en tirant sur les colombidés.
Malgré ma recherche ce jour, pas un champignon dans mon panier.
Un aparté dans ce récit aujourd’hui trois semaines après cette rencontre il en est tout autre, la photo adjointe justifie la satisfaction de ma cueillette de ce matin.
J’étais en train de me débotter quand l’homme au fusil est venu vers moi pour m’offrir une pièce de gibier qui n’était autre qu’une palombe.
Le hasard, n’est-il pas.
Le pigeon voyageur nous comte ses voyages. Ce qui nous réjouit.
Ah ben ça alors !!!! En voici donc encore une charmante histoire de douce palombe, telle bécasse, pigeonnée par un généreux nemrod, pour atterrir (s’il l’a tirée au vol!) toute rôtie dans ta cocotte.
Le fait n’est certes pas banal, mais pour ma part, je n’y vois guère là, l’ombre d’un troublant hasard, dont tu t’obstines à l’envi, de chasser les éventuelles émergences.
Pour invoquer dignement ce fameux hasard que tu vénères tant, je me serais plutôt attendu à l’annonce du somptueux gain du Loto de l’EUROMILLION, qui aurait suffisamment plombé ton escarcelle, afin de ne plus faire peser sur tes épaules la lourde pélerine de radin, que tel un pénitent, tu te plais tant d’endosser.
Las te voici encore confortablement habillé pour l’hiver qui approche, paré pour affronter les doux frimas de nos belles campagnes tourangelles et continuer de nous narrer par le menu, tes hasardeuses et passionnantes aventures…. sources inépuisables de nos délirantes élucubrations.