
QUE DU BONHEUR.
Fi de mon orgueil, hier après-midi, comme souvent, je travaillais dans le sous-sol, la porte du soupirail ouverte. Une raison à cet entrebâillement : l’espérance de provoquer les passants qui, par curiosité, s’interrogeraient de cet étrange décor.
Pour les adultes, la plupart du temps, un sourire égaye leur visage ; par contre, pour les enfants, il n’est pas rare que leurs curiosités exacerbées les poussent à se pencher pour en savoir un peu plus : le m’a tu vu que je suis en profite alors pour faire son cinéma.
Ce fut le cas hier vers seize heures : les mines réjouies de deux jeunes garçons qui passaient sur le trottoir se sont affichées dans l’encadrement de cette ouverture pour mon plus grand bonheur. Cette attitude espérée, je m’y suis même préparé avec toujours le même rituel : suite aux bonjours conventionnels, je leur propose de les adouber en les faisant chevaliers.
Pour ce faire, j’ai transformé des « palettes » en épées. Cette matière première, je la récupère avant qu’elle ne soit brulée, c’est ma façon de faire de l’écologie et surtout de ne pas payer le bois (j’ai une réputation à soutenir : plus radin que moi, tu meurs).
À présent, allons-y avec ma justification pour imager ce petit scénario de ce lundi 18 février 2025 après-midi.
Quand ces deux visages réjouis ont éclairé le puits de lumière, ma faconde s’est réveillée. Je les ai alors apostrophés rituellement :
– Vous voulez un cadeau ?
Pour l’un, un acquiescement instantané ; pour l’autre, il a hésité. Toutefois, quand j’ai tendu l’objet du don à celui qui m’avait donné son accord, je ne pouvais pas ignorer la tête de son copain affichant un regret, c’est pourquoi il a bénéficié lui aussi de ma générosité.

Ces jeunes Bretons en vacances sont repartis avec leurs « armes » visiter le vieux Tours, la basilique Saint-Martin, entre autres, m’ont-ils dit.

Pour visiter ce monument, je vous donne rendez-vous sur le site Le pèlerin de Touraine. (publicité gratuite)
Il faut savoir que je profite de ces occasions pour m’informer du pourquoi ils sont présents dans notre quartier.
En fin de soirée, ils sont revenus avec la même exaltation, chacun avec dans une main tendue un petit sachet qu’ils m’ont offert en remerciement.

La photo ci-dessus représente les cadeaux des deux nouveaux preux, qui ne sont pas de moindres riens : des pierres de palmier fossilisées.
« Elle aide à la prise de parole, à avoir un positionnement franc et déterminé. Vertus physiques : bénéfique pour les problèmes osseux et articulatoires, elle donne de la force à la structure interne du corps. Elle est particulièrement conseillée pour les personnes âgées ou aux pathologies fragilisant le squelette. » VERSION GOOGLE
Comment ont-ils pu être aussi clairvoyants ?
Non ! Non ! Mon histoire, comme vous pourriez le croire, n’est pas finie. Une suite est venue en plus, comme pour agrémenter ce récit.
Le papa d’un des deux garçons m’a fait un compte rendu de leur déambulation dans les allées du sanctuaire dévolu à notre Saint Martin.


Ces photos, je les ai prises à l’occasion d’un « retour sur terre » de notre protecteur afin d’exécuter des travaux réparateurs nécessaires pour redonner l’éclat de sa jeunesse à cette statue représentant le saint patron des tourangeaux en compagnie de deux de mes petites filles, Ambre et Meï.
Il y a une suite qui vient agrémenter cette anecdote à suivre. Il est vraisemblable, sans la narration de l’évènement relaté par le père de l’un des deux garçons, que mon histoire manquerait de pigment :
Il faut que nous vous disions la façon dont nous avons été accueillis. À notre entrée dans la basilique, la religieuse conservatrice du lieu saint, en voyant les enfants déambuler, a confondu les épées sortant dans leur dos. Elle s’est laissé abuser en prenant ses armes de pacotille pour des croix, symbole s’il en est de sa religion. Elle nous a reçus comme des pèlerins, vraisemblablement de Saint Jacques de Compostelle.
Je ne peux faire autrement avant de tourner la page et de raconter une autre scénette qui s’est déroulée le lendemain matin. Depuis plus de 25 ans, j’ai rendez-vous tous les mardis matin avec un ami dans un bar officiant en tant que buraliste en plus de son commerce de tavernière. Nous dégustons un verre de Sauvignon. Profitant de ma venue dans ce lieu ; j’ai sollicité notre bistrotière du fait de sa prérogative de préposé pour régler une contravention d’horodateur. Comme je maugréais en exécutant cet acte, une voix émanant d’un client a fait écho à ma vocifération.
– À chacun sa croix !
Cette évocation m’a ramené dans mon délire de la veille.
