26 octobre 2024

Hémorragie nasale.

Un parmi 200

Ne croyez pas à une bévue de ma part par ce changement de direction, en venant intercaler cette histoire dans le récit de ma vie parisienne. Ceci n’est qu’une parenthèse.

Pour relater des événements vécus au jour le jour, il m’amuse de profiter de cette conjoncture pour créer une passerelle afin de vous amuser des situations qui ont agrémenté des moments sortant de l’ordinaire.

Une hémorragie nasale et ses conséquences.

Ce récit vient compléter mes avatars de voisinages.

Si à l’aube du 28 décembre 2017, quelqu’un m’avait prédit comment se déroulerait la fin de cette journée, je l’aurai considéré comme un fou et je me serais empressé de lui tourner les talons.

Je ne peux pas m’empêcher de mettre sur papier cette histoire rocambolesque, ne serait-ce que pour la rappeler plus tard si un jour ma mémoire me faisait défaut ; et en plus, pour satisfaire mon orgueil. Ainsi, il me sera facile et très agréable de partager cette aventure dont je fus la victime ou le « héros involontaire ». Fini la mise en bouche !

Ce jeudi soir, nous regardions en dînant un film ; chose qui ne nous arrive jamais, nous avions en garde Meï, une de nos petites filles, et avons cédé aux désirs de celle-ci.

Tout a commencé par un coup de téléphone émanant de Claudie, notre voisine : un appel au secours. Elle nous avisait qu’elle était victime d’une hémorragie nasale importante. Comme bien entendu, il ne nous restait qu’à traverser la rue pour nous porter au secours de notre amie, chose rendue facile, parce que nous sommes détenteurs des clefs de son habitation pour justement répondre à ce genre de requête.

Une fois arrivés auprès de Claudie, Danièle et moi, au vu de l’importance du saignement, Danièle prend l’initiative de retourner chez nous pour appeler SOS médecin.

Étant resté seul avec la malade, je prends la décision, après lui avoir demandé où se trouvait son coton hydrophile, d’aller le chercher à l’étage. Pendant que je lui préparai un tampon de bonne dimension dans le but d’obstruer sa narine, comme toutes les mamans le font, j’entends la porte d’entrée s’ouvrir. C’est à ce moment précis que mon histoire commence.

À ce bruit de porte, je me dirige vers l’entrée de la maison, je tombe face à face avec un homme de couleur noire qui tentait d’ouvrir la porte de la salle à manger située à droite de cette pièce. Ma première idée fut que ce personnage était un médecin appelé par Danièle. Je l’informe alors qu’il se trompe et qu’il n’avait qu’à me suivre pour prendre contact avec la malade. À peine avais-je fini ma phrase que ce monsieur se retournait pour sortir. C’est à ce moment que je réalise que j’avais à faire à un cambrioleur : j’ai attrapé la capuche de son vêtement pour le retenir en lui disant :

– J’aimerais bien voir ta tronche.

Comme réponse, il me décocha un coup de poing en pleine figure qui me fit tomber en arrière. Heureusement, les trois marches de l’escalier ont amorti ma chute si bien qu’après avoir vu des étoiles, je me suis retrouvé assis sur ce siège improvisé que faisaient ces trois marches, un peu groggy, mais pas assez pour ne pas sortir pour regarder par où s’enfuyait mon assaillant.

De retour avec la malade, j’étais un petit peu sonné, ne comprenant pas tout. Je tournais en rond, me demandant si je n’avais pas rêvé, car cette rixe n’a pas duré plus de deux minutes. Je me disais que c’était invraisemblable et que personne ne pourrait croire cette histoire. Comment expliquer cet événement ?

Claudie n’était pas dans un état pour réaliser, surtout qu’elle ne s’est rendu compte de rien, au même titre que Danièle. Quand je leur ai conté mon aventure, je me demandais si elles n’allaient pas me prendre pour un fou. Les seules preuves du passage de ce voyou étaient des traces de sang sur la tapisserie des murs du lieu où je me suis fait boxer. J’en déduis qu’il devait être blessé avant son intrusion chez notre voisine.

Cette affaire aurait pu s’arrêter là, mais non. Il y a une suite qui va me donner l’occasion de continuer ce petit récit pour mon plus grand plaisir.

Suite à cet événement, après concertation avec Danièle et Claudie, nous prenons la décision de prévenir le commissariat pour les informer qu’un voleur rôde dans notre rue. Au ton de mon interlocuteur, je pense que mon information le laisse septique vu les renseignements insuffisants que je lui communique.

Nous voilà donc de nouveau tous les trois, par bonheur : le tampon ayant rempli sa fonction, le « résiné » avait arrêté de couler du nez de Claudie. Moi, je me remettais de mes émotions. Un quart d’heure ne s’était pas écoulé qu’un coup de sonnette à la porte d’entrée vint troubler cette quiétude toute relative.

Étant pour l’instant, vu les circonstances, le maître des lieux, je vais voir qui est l’instigateur de cette sonnerie. À l’ouverture de l’huis, je me retrouve face à face avec un homme vêtu de noir m’apostrophant d’un ton autoritaire.

  • Monsieur, êtes-vous bien la personne agressée ? Voulez-vous nous suivre, s’il vous plaît ?
  • Qui êtes-vous, fut ma réponse.
  • La BAC !
  • Vous êtes bien l’auteur du coup de téléphone nous informant d’une agression ? Nous venons, suite à cette information, d’arrêter un homme qui essayait de forcer la serrure d’une porte d’entrée un peu plus loin. Nous pensons que nous avons à faire au même délinquant. Pourriez-vous, si vous le voyez, le reconnaître ?
  • Oui !

D’autant plus qu’après son agression à mon égard, je l’avais vu s’enfuir dans la direction indiquée par le policier. À sa vue, je fus formel : c’était bien l’auteur de mon Ramponneau. Suite à cette constatation, les hommes de la brigade m’ont invité à les suivre au commissariat afin que je porte plainte contre ce voyou, car celle-ci motivera sa garde à vue.

En chemin, un de ces agents m’a félicité de mon intervention, mais m’a expliqué que mon geste était insensé : il aurait mieux valu que je laisse fuir sans essayer de retenir le délinquant ; mon geste était normal, mais incontrôlé et que je ne mesurais pas le danger. Par contre, il me fait part qu’il aimerait bien avoir la même réaction à mon âge. Pour ce qui est de la suite, je suis resté une bonne heure dans les locaux de la police afin qu’ils impriment leur rapport avec mes informations.

Au cours de cet entretien, les policiers m’ont expliqué que le délinquant était un coriace et qu’ils avaient eu du fil à retordre pour le maîtriser, autant pour le monter en voiture que pour le faire entrer en cellule, et que les bruits de coups entendus dans les murs étaient de son fait.

Ce récit relatant cette anecdote devrait finir, mais il ne faut pas me connaître en croyant que je ne narrerais pas l’invraisemblance qui a suivi le lendemain.

Pour appuyer leur rapport, ces justiciers m’ont demandé de bien vouloir me rendre chez un médecin afin qu’il m’ausculte dans le but de constater l’hématome occasionné par le coup de poing émanant du voleur, et ceci en urgence, c’est-à-dire dès le lendemain ! J’ai cru comprendre que ce papier était important, qu’il était nécessaire pour les besoins juridiques du procureur de la République.

Je me suis plié aux vœux de ces messieurs, mon médecin a rédigé cet écrit. Sitôt fait, je me suis empressé de le porter au commissariat, normal jusqu’ici. Mais cela ne pouvait pas durer : il fallait bien qu’à un moment ou à un autre, un petit grain de sable vienne occasionner un motif pour une autre narration.

Je me présente au commissariat avec le document demandé, la préposée me regarde avec un air septique en me questionnant.

  • Qu’est-ce c’est ?
  • Ce document m’a été demandé par vos collègues.

Je lui explique en deux mots la raison de ma venue en lui exposant les exploits de la veille. J’ai bien eu l’impression de ne pas être très bien compris. Pour moi, cette affaire était clause. Je ne pouvais pas en faire plus, il ne me restait qu’à quitter les lieux.

De retour à la maison, Danièle m’informe qu’une policière l’a appelée pour me donner l’adresse d’un médecin qui constatera mes marques sur le visage. Danièle lui a répondu que j’avais fait le nécessaire et que j’étais déjà en route pour le commissariat.

Je ne sais pas comment les administrations communiquent entre elles, mais une chose est certaine : il doit y avoir quelques défaillances, car peu de temps après mon retour, le téléphone se fait entendre : c’est encore la policière qui me demande le document. Je lui ai expliqué les démarches accomplies depuis le matin.

La justification de ce dernier paraphe est la cause de la demande expresse des hommes de terrain qui voulaient remettre ce document dans les délais impartis par la loi pour garder le délinquant en détention. Ils se devaient de fournir au procureur de la République toutes les preuves matérielles justifiant une condamnation plus ou moins formelle.

Ma petite nouvelle prend-elle fin à cette expectative ? NON.

Cette histoire ne se finira pas comme cela. Je ne peux pas omettre de partager la réflexion de ma petite fille, Meï, 10 ans à l’époque. Elle connaissait l’histoire pour l’avoir vécue en direct. Comme évoqué au début du récit, elle était en notre compagnie avec sa maman et sa sœur pour une soirée cinéma dans notre logis quand notre voisine Claudie appela suite à son hémorragie. Après avoir lu mon récit, elle me fit part de sa façon de voir la chose.

  • Tu sais, Papé ! Ton histoire, tu aurais pu l’écrire en 10 lignes, mais elle n’aurait pas été aussi intéressante.

1 Comment

  • Une fois de plus, la VERITE sort de la bouche des ENFANTS !!!!
    Entre ramponneaux, bourre-pif et nez cassé, les interventions du BLACK-BOXER, de SOS-MEDECINS et de la BAC et si l’on se souvient du récent soupirail de cave fracturé, ton cher quartier des PREBENDES devient peu fréquentable, ainsi méfiance lors de tes prochaines déambulations dans le fameux PARC, si au détour d’une allée tu discernes dans l’ombre une grande silhouette noire, récemment sortie de sa garde à vue …
    A l’image de la planche illustrant ce nouvel édito, encore une histoire de noeuds !! F

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