Quand j’annonce à mes interlocuteurs avec un peu de malice, en voulant comme toujours glorifier ma personne :
– Il faut que vous sachiez Madame ou Monsieur (selon mon vis-à-vis), que le quidam vous faisant face, va vous étonner en vous racontant comment il a embrassé régulièrement, une femme qui aurait pu être la maîtresse de Napoléon III.
Il m’est très facile de démontrer cette affirmation :
Les trois écoliers, écolières qui ont embrassé « la centenaire » sur le chemin de l’école.
En 1949, j’avais 5 ans. Sur le chemin de l’école, nous passions devant une belle bâtisse qui paraît-il, servait de maison de justice dans la paroisse il y a fort longtemps.
Par contre, il se pourrait que cette appellation sorte de mon imagination car, l’historique imprimé dans la présentation du fascicule relatant la vie de mon village : Chemillé-sur-Dême, il n’est point fait cas de cette dénomination.
À ma décharge, pour me justifier, cet immeuble n’est-il pas sis au bout de la rue de l’enfer ? Alors allons-y de mon imagination.
Le décor posé, revenons à notre héroïne. Cette maison est découpée en trois appartements, dont deux sont situés en rez-de-chaussée. Un de ces logements était occupé par la vieille dame, qualification on ne peut plus justifiée, cette doyenne de la commune était Madame Fourmentin, appelée par les contemporains plus communément, la centenaire.
Notre héroïne, se devant de réchauffer ses vieux os, passait à la belle saison, quand le soleil éclairait la façade de son appartement, assise sur une chaise devant la porte gauche (voir la photo). Nous, les écoliers, devions passer dans son champ visuel à chaque passage pour nous rendre à l’école.
Le pourquoi ? La centenaire n’avait aucun lien de parenté entre nos familles ; n’empêche que le rituel voulait que nous la gratifiions sur sa demande d’un bisou.
Je ne sais pourquoi, récemment, il m’est revenu en mémoire ces gestes de tendresse, vraisemblablement pour me donner l’occasion d’invoquer le nom de Mme Fourmentin.
Si en 1950, l’époque de ces embrassades, notre grand-mère avait 100 ans ; elle était donc arrivée dans ce monde en 1850, Napoléon III, l’avait précédé de 42 ans. Louis-Napoléon Bonaparte, né le 20 avril 1808 à Paris et mort le 9 janvier 1873 à Chislehurst (Royaume-Uni)… De là ma déduction, si je ne me trompe pas, que ce vaillant homme, en cas d’occasions (?) aurait pu embrasser lui aussi cette aïeule ? Mais 80 ans avant moi.
La raison de ces quelques lignes en est la banalité, mais présentée de cette façon, je m’amuse à voir sur le visage de mes vis-à-vis un certain scepticisme.
Je ne peux terminer cette histoire sans extrapoler en me transportant en 2080, l’ainée de mes petites filles pourra dire à ses petits-enfants ainsi que les cinq autres :
Vous savez mes petits, mon grand-père dans sa jeunesse a embrassé etc…
La semaine prochaine UN AUTRE CENTENAIRE.
Bon Dimanche…
Décidément, tous les Chemillois ont Napoléon II dans un coin de leur mémoire. Pour nous, famille Durand, c’est lié à la Russie, oui, je sais, ce n’est pas trop bien vu en ce moment mais nous sommes allés en Russie !
Un ancêtre, un certain Jacques Durand, né en 1785 à Chemillé, alla jusqu’à Moscow avec la Grande Armée. On connaît la suite …
En 1857, Napoléon III (devoir de mémoire envers le testament de Napoléon 1er, rédigé à Sainte Hélène mais occulté un temps par les Anglais) créa une médaille, et une petite pension pour tous les grognards de Napoléon encore vivants en cette année 1857).
J’ai donc une copie de ce diplôme remis à Jacques Durand, trompette au 3eme Régiment d’Artillerie. L’original a migré vers la famille Rocheron, une fille de ce Jacques Durand ayant épousé un Rocheron vers 1850.
Tout cela, c’est le passé mais avance-t-on vraiment ? Il paraît que mardi … « la France est à l’arrêt » … Lol
COUCOUCOUSIN…. Même si cette histoire est un tantinet sortie de ton imagination fertile, je l’adore ainsi que le commentaire de Jacques DURAND…
Salut à l’HOMME, qu’a vu la FEMME, qu’a vu l’OURS … ou le LOUP !!
Pour ma part, toute idée de souveraineté mise à part, j’imagine qu’il y a plus de probabilité que ce soit un rustique Grognard et non Sa Majesté Le SPHINX, qui au temps jadis a eu l’auguste privilège d’honorer Mémé Fourmentin de son premier coquin bécot.
Néanmoins pour l’évocation de ce tendre souvenir, si j’en crois le sceau (qui t’a échappé, malgré la décoration sur ta poitrine !) sous forme du signe de la croix, formé par deux sillages d’aéronefs perpendiculaires, sur la photo, au-dessus de son humble demeure, de mon point de vue et de toute évidence elle t’en manifeste ainsi, d’outre-tombe sa pieuse et ultime gratitude … FR