19 décembre 2021

LE CRAPAUD CALAMITE

ENCORE UNE QUI ENTRE DANS MES HASARDS

LE CRAPAUD CALAMITE.

En 1976, j’étais loin de me douter que le hasard me ramène 45 ans plus tard, à une conversation des plus attrayantes pour moi, sur ce batracien.

Ce n’est pas la première fois que ma vergogne dans un endroit public me procure du plaisir.

Tous les endroits sont bons pour satisfaire à ma curiosité intéressée !

Pour ce faire j’interpelle mes vis-à-vis quels qu’ils soient.

Sur leurs lieux de résidence, par bonheur, il m’arrive assez fréquemment d’avoir un retour fructueux récompensant mon péché mignon.

Le but de cet interrogatoire, c’est l’espérance de parler avec des personnages croisés dans mes pérégrinations de représentant en matériel agricole il y a plus de 40 ans. Malheureusement, de toutes ces connaissances, il n’y en a de moins en moins. La grande faucheuse a fait son œuvre.  

Les salles d’attente des médecins sont particulièrement propices à mes enquêtes, les cabinets d’ophtalmologie se prêtent de la meilleure façon à ce genre d’exercice.

Il faut dire que la méthode de nous soigner génère un moment de promiscuité « le temps de dilatation des pupilles entre l’application des gouttes ophtalmologiques et le résultat attendu » une ambiance et du temps de pause, propice à mon questionnement. Deux de ces instants passés dans ce genre de salles sont les plus bels exemples qui ont alimenté ma faconde.

À six mois d’intervalle, du fait de ce sans gêne, j’ai été gâté par deux interlocutrices, ce récit met en cause ma deuxième rencontre, pour la première celle-ci sera en complément.

À ma question sur l’endroit de son habitation je m’entends répondre.

-Je réside en limite du Loir et Cher à côté de Montrichard. 

-À Céré la ronde ! Fut ma réponse.

– Oui.

-Alors je pense que vous devez connaître la famille Delwirt, des cultivateurs auxquels j’ai vendu il y a plus de 40 ans un tracteur.

-Bien sûr, mais aujourd’hui les parents sont décédés c’est le fils qui a continué l’exploitation.

-Quand vous croiserez leur fils Léon, s’il vous plaît, souhaitait lui un bonjour de la part de Duhard Yves, le représentant qui lui a vendu un tracteur DEUTZ en 1973.  

 La réponse de cette dame va justifier le pourquoi de cette narration.

– Mon mari était lui aussi agriculteur à Céré.

-Si je ne suis pas indiscret vous pouvez me donner votre nom?

-Paunin.

– Madame vous avez en face de vous le personnage qui vous a vendu en 1977 une remorque auto chargeuse NEW HOLLAND 1006. 

-Je ne me rappelle pas de vous mais pour ce matériel, je m’en souviens très bien. 

– Il est vraisemblable que vous ne me croirez au premier chef de ce que je vais vous dire : depuis plus de quarante ans vous êtes présents dans ma tête, pas vous en tant que personnages, mais pour une raison qui va sûrement vous surprendre, un bruit émanant des puisards destinés à la récupération des eaux pluviales de votre ferme, m’avait interpellé et que je n’ai jamais réentendu.

Ce chant émanait de ces trous creusés pour évacuer l’eau des gouttières. Je me revois dans la cour de votre ferme questionnant votre mari sur ce son inconnu qui n’avait rien de désagréable mais qui m’intriguait. Rien de semblable dans la gamme des chants émit par les oiseaux de nos campagnes et pas plus que la stridulation des insectes tels que les grillons et les sauterelles, qui m’ont tenu compagnie dans les prairies en tant que gardien de vaches, des journées entières pendant les vacances.

Pour satisfaire ma curiosité, votre mari a soulevé une plaque de métal qui recouvrait un de ces regards, ce qui m’a permis d’apercevoir ce petit crapaud blotti au fond du trou.

Beaucoup de temps a passé, mais je n’ai jamais oublié ce qui était pour moi une petite mélodie et qui n’a rien à voir avec les coassements des autres batraciens, qui animent bruyamment les nuits dans les campagnes de tous les riverains des mares. 

 Notre conversation tourna court au moment où la porte s’entrouvrit pour livrer le passage de mon docteur qui m’invitant à le suivre afin de continuer l’inspection de mon œil.

C’est mal me connaître que de penser à une fin de cette histoire.

Il me fallait aller jusqu’au bout de mon enquête, la maman m’ayant dit que son fils avait continué l’exploitation de la ferme, j’en ai déduit qu’il résidait dans l’ancienne ferme de ses parents.

Il me suffisait de chercher son numéro de téléphone sur les médias pour entrer en contact avec ce Monsieur, ce que je me suis empressé de faire le soir même. Par chance, je suis tombé sur un homme affable, après avoir motivé mon appel en lui contant mon entretien avec sa maman.

De cette conversation intéressée, il en est résulté, à ma grande satisfaction, le renseignement espéré sur ce fameux musicien des profondeurs de la terre. Il ne connaissait pas le vrai nom usuel du batracien, dans le langage local il se nomme la grisette. 

Il ne m’en fallait pas plus pour continuer ma recherche avec le matériel mis à notre disposition. J’ai appris l’appellation usuelle de la bestiole : le crapaud calamite. Je me suis réjoui car dans les instants suivants, je retrouvais dans la diffusion des haut-parleurs de l’ordinateur, ce que je nomme une petite « mélodie » merci YouTube.

Pour l’apprécier il suffit d’aller sur ce site et taper chant du crapaud calamite. 

cliquer sur la vidéo du haut et vous entendrez chanter, le héros de cette histoire. 

Je pourrais conclure mon histoire sur cette satisfaction.

Eh bien ! Non il n’en est rien, il y a deux ou trois mois, au cours d’une discussion avec un groupe d’amis, notre conversation avait comme sujet les crapauds et leurs coassements, pour certains agréables, pour d’autres des nuisances.

C’est la seule fois que j’ai pu glisser cet épisode de ma vie dans une conversation en plus de quarante ans. J’étais loin de me douter de cet avenir qui me ramènerait après quelques mois dans cette atmosphère bucolique.  

Comment voulez-vous, je ne pouvais faire autrement que de narrer sans précisions mes souvenirs, vieux de plus de quarante ans. 

De là mon étonnement, aujourd’hui jamais je n’avais évoqué avec qui que ce soit cet événement, qui n’en était pas un avant cette rencontre chez le médecin. Ce concours de circonstances me contraint dans mes délires de classer cette histoire dans le registre mes hasards.    

2 Comments

  • Encore merci pour vos histoire et votre lien qui fonctionne parfaitement cette fois.7
    En revanche vous ne nous dîtes pas si le crapaud fût prince charmant…
    Bonnes fêtes de fin d’année à vous et vos proches

  • 😂😂🤣 Je vois déjà l’image de COUSIN YVES, allongé sur le sol, essayer d’embrasser ce joli CRAPAUD CALAMITE sur la bouche… peut être , si le soi-disant PRINCE CHARMANT EUT ÉTÉ une SIRÈNE ?

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