19 novembre 2022

LES ECREVISSES

Encore une fois, ma modestie va être mise à mal.

Mais comment pourrais-je passer sous silence cet instant de plaisir, comme pour mes autres plats cuisinés lors de mes visites dans les fermes ? Celle-ci ne déroge pas à la règle de ces moments mémorables.

Pour finir cette série, je ne peux me taire sur la dernière fanfaronnade du maître queue d’occasion.

Les cultivateurs, à mon arrivée dans leur cour, ne se doutaient sûrement pas du plat cuisiné qui agrémenterait leur repas.

Cette exploitation agricole, sise dans un petit village du Lochois, avait la chance de jouxter des étangs. Dans ces pièces d’eau, étaient péchés régulièrement des carpes, des tanches, des brochets, des anguilles, etc, qui remplissaient les récipients prédisposés aux poissons pris dans les filets. Chose de plus en plus rare, des écrevisses complétaient cet achalandage ; celles-ci n’étaient pas vendus et étaient partagées entre les riverains des étangs. Mon client faisant partie de ceux-là, il se retrouvait avec un demi-seau de ces crustacés d’eau douce.

CARPE

Comme il en va de soi, le VRP que j’étais en pénétrant dans les lieux, ne pouvait pas ne pas voir ce récipient à moitié plein. Les prisonniers grouillant de la plus belle façon, manifestaient leurs mécontentements. Après les formules de politesse, pour animer la conversation, il nous faut nous les démarcheurs, trouver un dérivatif à la raison de notre venue.

Cette entrée en matière s’imposait, il m’était impossible de ne pas commencer par une phrase invoquant le contenu du récipient. Mes trois mots ont généré une réponse de la fermière.

– Vous savez, nous ne savons quoi en faire, je ne sais pas cuisiner ces petites bêtes.

Comme réponse, je me suis entendu dire.

– Si vous avez dans vos placards des oignons, de l’ail, du concentré de tomates, du vin blanc, de la gnôle, du sel et du poivre, je vais pallier votre manque de savoir.

Je ne me rappelle pas la réponse, mais elle devait être positive, car je me suis retrouvé dans la cuisine en train de castrer les victimes (castrer n’est pas le terme approprié, mais celui usité). La suite de ma dextérité se termina par un plat d’écrevisses à l’américaine, accompagné de pommes vapeur persillées.

Suite à cette réalisation,

Mes clients s’étant transformés en hôtes, ils m’ont invité à partager leur repas !

A suivre, deux prémonitions récemment vécues.

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