Ce vendredi n’avait rien d’exceptionnel, il ne changeait rien à mes habitudes, celles de me rendre au café, celui qui me servait d’annexe comme le disait avec sourire Dominique la secrétaire de l’agence. Eh oui, tous les jours vers midi, je retrouvais un « pote » de bistrot pour déguster deux Sauvignons (cet ami de boisson a marqué ma vie professionnelle, en me permettant de réaliser une mes plus belles négociations dans la valeur et la méthode, mais ce sera une autre histoire).
Comme tous les jours, nous discutions avec les autres habitués du comptoir. Ce jour-là, un des clients annonce qu’il va passer le week-end à la campagne. Ce mot campagne prononcé et entendu suffit pour réveiller en moi un sentiment de rétrospection.
Tout de suite, je saisis la balle au bond en me renseignant sur l’endroit de villégiature de l’annonceur, en espérant que le voyageur me cite un village dans le secteur où je prospectai en tant que représentant en matériel agricole.
Pour mon plus grand plaisir, je m’entends dire Braslou. Rien qu’au nom énoncé de cette petite bourgade du Richelais, toute une époque de mon temps de vendeur de tracteurs me revient en tête.
Je commence à énumérer les patronymes des paysans avec qui j’avais commercé dans ce coin de campagne, il y en a un qui provoque une réponse de mon interlocuteur, ce nom lui fait dire : Alyre Raimbault ! tu sais pas, mais cet homme est un ami, tous les dimanches, nous allons au stade voir jouer l’équipe de football du village.
Saisissant cette opportunité de pouvoir reprendre contact avec ce client qui m’était cher, il faut dire que j’avais mes habitudes, je mangeais fréquemment à sa table, il était d’une très grande fidélité, je crois que tout le temps où je l’ai démarché, il n’a pas acheté un seul matériel aux autres commerçants, ce qui était assez rare.
Je charge l’ami d’Alyre de dire bonjour à mon ancien client en lui précisant qu’il n’était pas certain qu’il se rappelle de mon nom, car il y avait plus de 25 ans que je ne l’avais pas revu. Pour qu’il puisse se remémorer plus facilement, je dis : si mon nom ne lui parle pas, dis-lui que je suis celui qui lui a vendu son premier tracteur SAME en 1968. Un événement pour l’époque, c’était le premier tracteur 4 roues motrices acheté dans cette région de culture.
Ma petite histoire aurait pu s’arrêter sur ce fait, mais elle aurait été bien quelconque. Ce qui fait le charme de ce récit, c’est la conclusion. Le mardi suivant à l’heure de l’apéritif, je me retrouve au bistrot avec les habitués, et mon interlocuteur du samedi, le villégiateur du Richelais. En me disant bonjour, il me tend une caissette de champignons (des pleurotes de peupliers) en me disant:
– De la part d’Alyre, il se rappelle très bien de toi et de ton goût prononcé pour ces mets.
Comment ne pas être heureux, cette satisfaction n’a d’égale que mon ? Etc…
Ben j’ai pas vraiment de commentaires si ce n’est d’évoquer le plaisir de cette lecture
A bientôt
Quel plaisir de pouvoir vous lire tous les dimanches
30 juillet 2022…. et voilà, cousine JO a retrouvé l’histoire des pleurotes de peupliers dont nous parlions il y a une heure. Et une photo…
Je vais regardé les autres…
OUPS….. belle faute… … regarder…
J’en connais une qui ne va pas me RATER.. .la JACOTTE…