LES ROSES DES PRÉS
Celle-là comme histoire me pose un dilemme, je ne sais dans quel registre je dois la classer dans mes histoires de champignons ou dans un autre intitulé « Mes éclats de rires« , pensant être un homme de caractère, je prends une position, je vais agir comme un politicien, elle aura sa place dans les deux recueils.
Le décor, un endroit bien connu comme cadre pour mes petites histoires : le CHÂTEAU DU RIVAUX. Chose normale, ce site féerique se prête aux exigences voulues par la troupe des Passeurs de Légendes et aujourd’hui encore plus.
La légende contée a pour titre « les sorcières » de Michelet, un scénario dans le but d’imager l’initiation de Jules Michelet à ce monde fantastique, ressuscité le temps d’un spectacle de déambulations dans l’espace dédié par la propriétaire à ces personnes de l’au-delà.
Pour ne pas me soustraire à mes obligations de grand-père en tant que chauffeur, il m’était dévolu de voiturer mes deux petites filles Ambre et Meï en cet endroit, car celles-ci avaient un rôle d’actrice dans cette représentation.
Oui ! Oui !
Je vais justifier ces palabres, mais je ne pouvais pas conter la raison de ces lignes sans présenter le décor et le pourquoi de ce futur événement.
À peine arrivé dans l’enceinte de la propriété, Meï me tire par la manche en m’enjoignant de la suivre dans le verger.
-Papé, viens voir.
Connaissant ma fascination pour les champignons, elle nous dirige dans un endroit parsemé de rosés des prés. Je la refrène en lui annonçant que nous ne pouvons cueillir ce met sans informer le régisseur du domaine, cet homme étant proche de nous je l’interpelle.
- • Hé ! Jérôme, tu as vu dans le verger les champignons, je te donne un conseil, tu ne devrais pas les laisser, va voir qu’un gamin en porte un à sa bouche, si tu veux, je peux t’en débarrasser.
Un oui comme réponse me donne un blanc-seing qui nous autorise Meï et moi, le bonheur de nous approprier ces petites taches blanches décorant le tapis vert qui ornemente le sol du verger.
Notre ramassage terminé, ma collaboratrice me quitte pour retrouver la troupe de comédiens, sa présence étant nécessaire pour l’échauffement avant le spectacle. Pour me donner bonne conscience, je vais voir Jérôme pour l’aviser qu’il ne fallait pas croire ma première version et qu’il pouvait déguster en toute sécurité ma cueillette.
Comme réponse, il m’avise que de toute façon, il ne les cuisinerait pas. De cette réponse, j’en déduis que je pouvais en disposer à mon gré.
Il ne m’en fallait pas plus, illico, je m’empresse avec un certain plaisir, mettre ma cueillette en lieu sûr dans le coffre de ma voiture.
Si l’affaire s’était arrêtée là, je ne me serais pas posé de questions, ces pages avaient toutes leurs places dans « Les champignons et moi » tout simplement.
La raison de ma perplexité vient du dénouement inattendu de cette anecdote. Le lendemain, Bénédicte la maman de mon héroïne, en venant chercher sa fille qui avait passé cette journée dans notre foyer à cause d’une otite, à ma vue, en pointant un index accusateur dans ma direction, elle m’a invectivé en me sermonnant.
– Papa, je ne suis pas contente du tout Meï, m’a rapporté ton mensonge pour t’accaparer les champignons, tu as drôlement surpris ta petite fille.
Comment ne pas me réjouir de ma fourberie illusoire destinée à la naïveté de ma petite fille.
Une réussite bien au delà mes espérances.
Notre épopée avec le Château du Rivaux à prit corps en 2002.
D’une façon, qui vous sera contée dimanche prochain.
En aparté de la série des champignons : LE LUTRIN ET LE CHÂTEAU DU RIVAUX.
Quel lieux magnifique évoqué sous ta plume.
Merci encore et à Dimanche prochain qui me hâte.