COMMENT NE PUIS-JE PAS ÊTRE ORGUEILLEUX ?
Voilà encore un événement qui ne peut que me conforter dans une de mes qualités, aujourd’hui, c’est l’orgueil qui est exacerbé.
Lors de la visite du château de Loches, si on m’avait prédit quand j’ai pris la photo de cette chaise du Moyen Âge, avec l’intention de la reproduire pour meubler notre future pièce du fond :
– Tu seras surpris dans une vingtaine d’années, quand un metteur en scène franchira le seuil de votre maison sur la recommandation de ta fille Bénédicte, celui-ci aura pour mission de tourner un film dans ce monument, le château de Loches sur un thème inconnu de toi, il ne viendra pas pour rien, cette visite intéressée aura pour but de voir les chaises créées de tes mains, les copies de ce meuble, cible de ton appareil photo.
Il est vraisemblable qu’un haussement d’épaules aurait été ma réponse.
Encore une fois, je me serais trompé comme trop de fois, car des erreurs, je n’en suis pas à une près, il m’est difficile de l’avouer, mais dans l’hypothèse où je certifierais le contraire personne ne me croirait.
Hé oui, le vendredi 16 mars 2018, ce Monsieur, agissant dans le cinéma comme metteur en scène, nous a rendu visite pour vérifier les dires de Bénédicte. Celle-ci, connaissant les recherches en mobilier nécessaire au décor de ses films, s’était permise avec notre accord de lui proposer nos chaises, les copies de ce siège cité plus haut.
L’enchantement de cet homme du 7ème art m’a permis de monter une marche de plus dans l’escalier de mon orgueil. Je dis escalier dans la mesure où celui-ci ne se trouvant pas au ras des pâquerettes, il me faut bien un moyen pour atteindre cette hauteur.
Avant de terminer cette narration, il faut que je précise pour ma plus grande satisfaction que « ce connaisseur » en a profité pour réquisitionner un fauteuil du même style ainsi que le candélabre en fer forgé, eux aussi façonnés de mes mains.
Faisant fi de ma modestie, comment voulez-vous que je taise ce bonheur d’être reconnu comme manuel…
Il me faut bien me rendre à l’évidence, je suis toujours flatté d’être félicité pour ces objets créés avec des matériaux de récupération qui trouvent une seconde vie du fait de pugnacité.
Ceci dit, il ne me reste plus que de me gausser en l’étalant sur la toile afin de faire fulminer mes détracteurs, qui ne manquent pas.
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Bon Dimanche…
D’évidence si j’en juge par la photo, en matière de décoration ton penchant semble sans ambiguïté s’orienter vers le style rustique médiéval (mediév’art). J’imagine bien alors pour le compléter une paire d’armures en pieds, hallebarde en main, veillant de part et d’autre de ton trône et également un rouet afin que ta tendre épouse, les pieds dans l’âtre, puisse y filer sa quenouille durant les longues soirées d’hiver.
Les 3 sièges, copies d’anciens sont certes de ton façonnage, ce qui hors leur confort sans doute un peu spartiate pour le séant, représentent néanmoins un bel exercice de style. Leur trio me rappelle la lointaine mais très charmante histoire de « Boucles d’Or et les trois Ours » dont je ne résiste pas fournir ici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=X8sZWKfEA_k
Suit à leur égard la suprême distinction du fameux régisseur de cinéma, qui ne peut que raviver les flammes de gloriole couvant sous braises et nous voici donc ainsi repartis vers ce délire paranoïaque de suffisance, d’outrecuidance, de fatuité, de vanité, d’orgueil, de présomption, d’impertinence et de prétention, dont par pseudo dérision et à dessein tu te complais à endosser l’habit d’Auguste..
Roulements de tambour : » Mesdames , Messieurs et les Petits Enfants, sur la piste et par beaucoup plus fort, le spectacle va continuer !!!! » FR
Oui, c’est un décor de conte que tu nous as fait là.
Selon qu’il se présente comme le merveilleux royaume des fées et lutins, ou celui des sorcières et des ogres, un décor de conte peut s’avérer le plus douillet paradis ou parfois le pire des enfers.
Néanmoins un jour ou l’autre, quels que soient ses attraits ou ses répulsions il faut pouvoir s’en échapper afin d’affronter les réalités de vie adulte et pour ce faire, entre bottes de sept lieues, carrosse du Prince Charmant, tapis volant ou manche à balai ménager, les véhicules sont rares ou exigent une réelle initiation !!
Avec l’âge, délicat de rejoindre à nouveau ce domaine juvénile, mais peu importe car désormais à notre portée, médias, sports, littérature, spectacles, politique et religions, rivalisent d’attraits pour combler vos éventuelles aspirations d’évasion et vous aider ainsi à supporter une existence quotidienne souvent morose et parfois bien cruelle.
L’éventaire de ces contes adultes à votre entière disposition, à chacun d’y faire son choix et de surfer avec !! FR
PS : De temps à autre décollez votre regard de la lucarne de votre smartphone, ce nouveau livre de contes : la vie continue autour de vous !!!