13 août 2022

MES ÉCLATS DE RIRE

AVEC CE MAIL, IL Y A UN AN QUE JE VOUS RENDS VISITE TOUS LES DIMANCHES MATIN.

Merci Meï pour ces deux passages en solitaire de rigolades que m’a procuré ta candeur inhérente à tes onze ans.

La première de ces anecdotes, suite au récit à la réaction d’un de tes professeurs qui vous a enjoint de vous taire dans le vestiaire, où vous deviez vous changer avant votre cours de gymnastique, en vous provoquant dans votre pudeur toute naturelle pour les gamins et gamines que vous étiez.

– Si vous foutez le « Bronx », j’ouvre les portes de vos cabines.

Ma réaction est venue de ta mimique de petite fille « outrancée » que cette menace a généré, dans ton esprit, et du constat qui en a résulté :

– Papé, t’aurais entendu ce silence, pas un bruit !

Je ne sais pas pourquoi, mais en m’imaginant toi et tous tes petits et petites camarades transis d’appréhension devant cette menace, je me prends à rire et à chaque fois que j’y repense, je me retrouve avec la même réaction de me marrer avec des spasmes sans pouvoir me contrôler.

L’AUTRE HISTOIRE

La deuxième bosse de rire dont je te suis redevable, pour la date, je ne pourrais l’oublier, cet événement s’étant déroulé la veille de mes 74 ans. Comme tous les mercredis, nous passons notre matinée ensemble remplissant mon rôle de « gentil organisateur » en exclusivité pour toi toute seule. Ce temps à passer en duo, comme il me faut bien le meubler, j’avais prévu de me munir de mon appareil photo dans la finalité d’enregistrer des clichés sur l’itinéraire qui fait le tour du lac de la Bergeonnerie sis au sud de notre belle ville de Tours.

Le temps, pour le grand malheur de nos paysans était clair, sans l’ombre d’un nuage, annonçant une pluie pourtant attendue avec impatience. Nous comptions tout en admirant les sites qui s’offraient à nos yeux les plots numérotés implantés de part en part. Par contre, je reste énigmatique sur l’utilité de ces bornes qui longent la berge de cette pièce d’eau.

Arrivés à la hauteur du numéro 7 de cette voie balisée, nous voyons un vélo appartenant à une de ces sociétés qui ont pour mission de fournir aux villes en location libre, un certain nombre de bicyclettes appelées vélib. Ce vélib avait été balancé à 7 ou 8 mètres du bord et gisait dans l’eau – voir photo ci-dessous.

Pas de quoi rire et pourtant cette simple vue, fut la première étape qui devait m’amener à mon état hilarant de cette matinée.

Un aparté avant de continuer le pourquoi de ce griffonnage, la scène qui suit m’a réjoui, je me suis retrouvé 60 ans en arrière à la vue de ces deux gamins d’une douzaine d’années qui péchaient comme nous le faisions.

Une différence le matériel utilisé, ils étaient équipés d’une canne à lancer d’une certaine valeur alors que notre équipement, nous nous le fabriquions avec les matériaux de notre environnement. La cane, un rejet d’une souche de noisetier aujourd’hui, nous trouverions des bambous, mais dans ce temps-là, ces plantes n’avaient pas été implanté dans notre région.

Pour le fil, du fil à coudre prélevé sur la bobine en bois, rangé dans la boîte à couture de maman. Le flotteur, un bouchon transpercé d’une allumette, l’hameçon, une épingle à tête courbée, nous ne connaissions pas le rôle de l’ardillon tant et si bien que les vairons, nos proies espérées titillaient nos appâts, ce qui générait des plongées de nos flotteurs, mais il était très très rare qu’un de ces petits poissons reste accroché à ces équipements de fortune.

Passons ce moment de nostalgie pour revenir au motif de mon futur rire. Après avoir fait le tour du lac, il nous restait assez de temps pour une promenade dans le parc Honoré de Balzac jouxtant la pièce d’eau que nous venions d’explorer. Pour ce faire, il nous fallait passer dans un passage aménagé sous l’avenue de Grammont.

Au préalable de cette traversée, nous avons marché entre des pieux destinés aux stationnements des vélos ambulatoires ou pas, il se trouvait qu’un seul de ces cycles était enchaîné à un de ces piquets, chose on ne peut plus normale. Notre promenade à travers les sentiers aménagés dans le parc de notre écrivain accompli, nous sommes revenus par le même passage, il s’est avéré pendant notre périple un changement de place pour le stationnement du vélo dans mon esprit. J’ai raisonné de façon logique, ce bouleversement était dû à deux cyclistes, un est reparti, un autre est arrivé, ils ne se sont sûrement même pas vus.

Mais dans la tête de Meï, pas le même cheminement, remarquant le changement de place du deux-roues, elle me demande :

– Papé, je peux faire un tour de vélo ?

– Ben non ma chérie ! Ce vélo ne nous appartient pas, en plus, il est bloqué, tu ne peux pas l’utiliser.

Elle a bien bredouillé une vague réponse empreinte d’un certain scepticisme, mais je n’y ai pas prêté d’attention plus que ça.

J’ai réalisé en arrivant devant chez Bénédicte, à la vue d’un quatrième de ces appareils et suite au commentaire de ma petite fille :

-Papé, tu as vu le vélo ! Il est là ?

De là mon éclat de rire quand je me suis rendu compte du cheminement conceptuel accompli dans le cerveau de la mouflette. Elle n’avait pas réalisé que nous avions vu quatre vélos, elle pensait qu’il y en avait qu’un et qu’il changeait de place en nous suivant…

LA SORCIÈRE

Je ne peux pas taire la suite de cette matinée ma petite fille rendue à sa maman, je raconte à celle-ci la raison de mon hilarité.

Comme réponse, Bénédicte me dit : attends papa, je vais te raconter ma matinée.

« Tu vois comment je suis vêtue, ce n’est pas innocent. J’ai choisi ces vêtements pour être en harmonie avec le sujet de mon cours. La chance a fait que ce matin à la porte du collège un balai comme je cherche, tu sais un de ces outils utilisés par les employés de la ville pour balayer nos rues. J’ai demandé à Sylvie, qui gère l’accueil, pourquoi ce balai était là. Sa réplique fut : les balayeurs qui sont passés ce matin très tôt l’ont vraisemblablement oublié. Comme tu dois le penser, je me suis accaparé l’objet en informant Sylvie qu’en cas de réclamations, rien ne serait plus facile que de venir le récupérer dans ma classe.

Mon histoire ne s’arrête pas là, comme je te l’ai déjà dit, ma tenue de couleur noire n’a pas était choisi sans raison, aujourd’hui l’assise de mon cours avait comme thème les sorcières à travers le temps. J’ai même fini la leçon en leur annonçant que j’étais moi-même une de ces sorcières.

Ils m’ont demandé si c’était vrai. Je leur ai dit : oui, regardez ! Et pour confirmer mes dires, j’ai sorti mon balai de son logement provisoire. Tu ne peux pas t’imaginer la tête de mes élèves. Elle devait avoir la même configuration que celle de Meï découvrant le quatrième vélo.

Une anecdote qui va rejoindre mes éclats de rire.

Ce 2 février 2019, jour de la Chandeleur, une injonction m’a été lancé émanant de mes petites filles.

– Papé, tu nous fais des crêpes ?

Elles savaient bien ces chipies avec mon caractère masculin que je ne dirai pas non.

Un contre-temps a fait que de cinq prévues, elles ne restaient que deux.

Malgré cet état de fait, je me suis quand même transformé en crêpier pour satisfaire à la gourmandise de ces deux futures dégustatrices, plus leur entourage.

Pour ce faire, Bénédicte ne pouvant pour je ne sais quelle excuse les voiturer, il m’a incombé de me charger du transport des deux futures gourmandes : Ambre et Meï, de chez elles, vers le lieu de dégustation, notre maison.

De ce transport est né mon nouvel éclat de rire.

La radio allumée diffusant les premières notes d’introduction d’une chanson d’Aznavour, je commence à mettre des paroles oralement sans attendre.

– Je me voyais déjà en haut de l’affiche en dix fois plus, etc…

Comme de bien entendu Charles Aznavour me fit écho suite aux notes d’introductions, inexorablement, il a prononcé les mots que je venais de chantonner, chose on ne peut plus normale.

Je n’ai pas pu, ne pas voir l’expression du visage d’Ambre, le même que celui de sa sœur Meï en découvrant le vélo devant chez elle « une autre histoire sujette d’un de mes éclats de rire ».

Ces deux phrases prononcées à trois mois d’intervalle suite à leur ressenti spontanément :

Par Meï

– Papé, tu as vu le vélo, il est là !

Pour Ambre.

– Papé, tu as entendu, il prononce les mêmes mots que toi.

Ce sont ces deux observations qui ont fait réagir mes zygomatiques de la plus belle façon.

Pendant que j’y suis, il me faut conter le déroulement de ma prestation de cuisinier crêpier. Ambre à participé en venant faire sauter une crêpe, la plus assidue fut Meï, elle m’a secondée en participant de la plus belle manière surtout pour ce qui était de retourner avec l’aide de la poêle, les futurs mets, les vedettes de la Chandeleur.

Pour agrémenter ce travail, si travail il y a’, nous avons chanté avec l’aide d’un répertoire des comptines de ma jeunesse avec beaucoup de plaisir.

3 Comments

  • Comme l’aurait affirmé l’auteur/comédien Philippe Néricault-Destouches, bien connu des Tourangeaux  » La critique est aisée mais l’art est difficile ! ». Ainsi au bout d’un an et dans la touffeur caniculaire qui sévit, la verve de notre cher Editorialiste semble ici s’attendrir sur des thèmes certes mignonets, mais fort badins compte tenu de sa faconde habituelle au service de souvenirs autrement plus épiques et substantiels, à laquelle il nous avait habitué … Serait-ce pour mieux nous étonner lors de sa rentrée de vacances ? FR

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