CONTRIBUTION – OPINION : En attendant le nouveau pape

L’adoubement total ou partiel du pape François par une grande partie de la gauche pose une question qui en dit autant de l’un que de l’autre : François Bergoglio était-il de gauche ou bien est-ce la gauche qui s’est révélée papiste ?
Merci, François, pape le plus à gauche de l’histoire (Le Courrier international du 21 05 2025).

POURQUOI J’AIME LE ROUGE ET LE VERT (voici pour le rouge)
Une histoire écrite en 2011
Encore aujourd’hui, à 67 ans, je ne me trouve pas de bonnes raisons pour me faire changer d’avis, je parle de mes convictions politiques.
Celles-ci ne m’ont pas été inculquées par mes parents. Je ne me rappelle pas avoir entendu dans ma jeunesse de conversations à caractère politique dans mon entourage le plus proche : la famille et les Chemillois de mon village n’abordaient pas ce sujet de conversation, du moins devant nous, les enfants.
Et pourtant, mon premier geste politique incontrôlé est celui d’un gamin de 4 ou 5 ans qui était déjà révélateur de ma future tendance.
Sur le parcours que nous empruntions pour aller à l’école, nous passions devant les panneaux d’affichage consécutifs à une élection d’hommes politiques ; je ne dirai pas si c’étaient les municipales, les cantonales ou autres…
Je ne sais pas pour quelles raisons j’ai accompli ce geste aux conséquences qu’il m’était impossible d’imaginer, sinon celui d’un gamin de cet âge ; autant le dire sans aucune préméditation.
À ma décharge, ces panneaux d’affichages en bois, sujets de ce premier geste, étaient couverts d’affiches jaunes, vertes, rouges relatant les professions de foi des candidats. Je le suppose, car je ne pense pas, étant encore à la petite école, que je devais savoir lire, et même si j’avais su, je suis sûr qu’il m’était impossible de comprendre les sujets disséqués. Il faut dire, soixante ans après, quand je lis ces programmes rédigés par ces auteurs, ces bienfaiteurs de notre avenir, que j’ai bien du mal à déchiffrer leur prose, alors je ne vous dis pas pour un gamin de maternelle. Mais quelle idée notre chère municipalité avait eue de placarder ces affiches à portée de main du petit garçon que j’étais ! Je présume que notre garde champêtre, Jules Richard, à l’encollage, n’avait pas très bien appliqué une de ces affiches, et de ce fait, un angle devait rebiquer, et quoi de plus tentant pour un petit écolier de prendre entre ses doigts cette corne de papier en passant et de tirer de façon à prolonger la mauvaise adhérence.

J’ai écrit plus haut que je ne connaissais pas les opinions politiques de papa, mais il ne devait pas en être de même dans le village. Il parait que j’avais déchiré une affiche tendance rouge dans ce village dans lequel nos familles n’étaient pas foncièrement de gauche, mais le comportement dans leurs vies quotidiennes pouvait faire penser en tout honneur qu’ils n’étaient pas si éloignés de l’idéologie que devrait colporter ce parti.
Suite à ce méfait, nous eûmes droit à la visite du garde champêtre pour un rappel à la loi au gamin que j’étais. Comme punition, ils m’ont transformé en homme-sandwich pour aller à l’école avec un écriteau sur le ventre et un autre dans le dos relatant mon méfait. Ma libératrice fut ma marraine, le soir, en rentrant de l’école. Elle était à la maison, elle venait toutes les semaines nous livrer le beurre et autres produits de la ferme « Touchelion », lieu où elle exerçait une profession chère à mon cœur : agricultrice. Me voyant arriver dans cet accoutrement, elle me libéra de ma punition, me délestant et chiffonnant ces écrits, rappelant mon vandalisme. Pour conclure son geste de libératrice, elle souleva les ronds d’acier couronnant le foyer de la cuisinière et incinéra les boules de papiers confectionnées. Ce sont les faits dont je me rappelle dans cette anecdote.
Les raisons de ma conversion aux utopies d’un idéal socialiste se sont imprégnées en moi graduellement. Je dis utopie, car, depuis que je partage la vie de mes contemporains, je me suis rendu compte du comportement des humains. Pour l’instant, toutes les expériences qui ont été tentées pour un partage des richesses plus équitable ont échoué, car l’homme ou la femme de tous bords qu’ils soient, de gauche ou de droite, à quelques exceptions près, ne résistent pas aux dorures du pouvoir qui permettent des déviances financières pour des enrichissements personnels, dès l’instant qu’ils arrivent aux responsabilités.
La nature ayant horreur du vide, il devait y avoir un espace à prendre dans mon subconscient. Élevé dans le giron de la religion catholique, nous avions comme modèle la vie de Jésus, on ne peut plus partageuse, ce que je crois toujours. Il fut donc facile de me convaincre, au moment de mon arrivée dans le monde du travail, d’être un adepte de cette autre doctrine, la solidarité des travailleurs d’usine, et de compléter cette conception de penser par celle d’un cheminot : Tonton Lucien. Un « rouge » qui m’a conforté dans ce qui devait devenir mes convictions, aujourd’hui encore mes références. Je ne suis pas un adepte du communisme, loin de là, quoique !!
Dire que je ne suis pas déçu du comportement des politiciens voulant me faire croire être les représentants de mon idéal serait ne pas vouloir voir la vérité. Mon jugement des soi-disant socialistes, qui pour moi, se servent de cet adage comme vitrine en utilisant les noms les plus beaux de la République dans le seul but de la réussite de leur égo. La politique qui se veut démocratique dans notre pays a perdu sa légitimité le jour où ces carriéristes sortis des écoles ont opté pour tel ou tel parti ayant pour seuls critères de nourrir leurs ambitions. Je suis déçu du comportement de ces gens qui se servent de qualificatifs qui, en aucun cas, ne devraient faire partie de leur vocabulaire. Ils usurpent ces mots pour mieux nous tromper. Aujourd’hui, je l’admets avec beaucoup d’amertume, de rancœur et de dégoût.
À tous ces personnages de gauche comme de droite ayant fait des études dans des écoles de la République, payées par les contribuables sans distinction de leur condition, je rappelle que chaque jour, le contribuable, peu importe son salaire ou ses revenus, est ponctionné de la TVA pour subvenir à l’enrichissement de tous ces personnages, qu’ils soient élus ou hauts fonctionnaires (il n’y a qu’à lire le livre de François de Closets : Toujours plus), en leur offrant un train de vie des plus scandaleux, d’autant plus grave en ces moments de précarité, pour un grand nombre de leurs contemporains.
J’ai gardé ma façon de penser sans avoir à combattre, malgré un environnement professionnel qui ne partageait pas mes opinions. C’est le moins que l’on puisse dire : je veux parler du monde de la négociation immobilière. Je suis moins catégorique avec mes confrères de la machine agricole : l’esprit n’était pas le même.
Il m’a été donné de rencontrer quelques paysans partageant ma manière de penser.
Les instigateurs qui ont influencé cette idéologie politique se sont présentés au fur et à mesure de mes fréquentations. Bercé dans cette religion catholique, enfant de chœur jusqu’à 14 ans, pratiquant quand j’étais à Chemillé, assistant à la messe le dimanche matin, ce rite nous servait de rendez-vous pour prendre l’apéritif après la messe. Peut-être ai-je changé de conviction quand, du chœur de l’église, je suis passé au fond de la nef, ce qui a changé ma façon de voir les fidèles ? Je ne porterai pas de jugement de valeur, mais quand même, un doute commençait à germer en moi.
Nous étions à une époque où les professeurs du centre d’apprentissage où j’étais pensionnaire, puis les ouvriers travaillant dans les ateliers de mon premier emploi, ont commencé mon endoctrinement sans jamais avoir émis la moindre allusion afin de me dissuader des convictions de ma foi catholique. Il m’a suffi pour me convaincre de les juger sur leur comportement dans leurs actions de tous les jours. Il est vraisemblable que ces exemples ne devaient pas agir de la même façon sur chacun de nous. Dans ma naïveté, encore aujourd’hui, je me demande pourquoi les gens que j’estime, qui se veulent de l’autre bord, vivent d’une certaine manière on ne peut plus partageuse, n’hésitant pas à donner et à rendre service, toujours le cœur sur la main, se comportant dans leur vie bien mieux que beaucoup de personnages se réclamant du socialisme, mais ne reflétant en rien l’idéologie que je me fais des principes à suivre donnant droit à se prétendre socialiste.
Parmi mes proches amis ou même la famille, je me demande parfois pourquoi je continue à aimer, je dis bien aimer, ces personnes qui ne correspondent en rien à mes idées politiques ? À leur décharge, dans la vie, rien ne les différencie de ma façon de vivre, sinon leurs idées. Se voulant de droite pour je ne sais quelle raison, ils ne correspondent pas du tout, et tant mieux, aux personnages de droite de nos gouvernants qui, à mes yeux, profitent de « l’orgueil » de ces électeurs pour accéder à leurs ambitions. Avoir le pouvoir pour profiter des avantages et des rétributions qu’ils s’accordent, n’hésitant pas à s’octroyer des augmentations alors qu’ils demandent aux plus démunis de leurs contemporains de payer plus cher les produits de base. Ces messieurs qui devraient gérer les deniers de la République en bons pères de famille, je n’invente rien, ces propos sont bien notés dans les baux de location que les locataires acceptent en signant ces contrats qui leur donnent des droits, mais aussi des devoirs. Ces engagements que nous exigeons pour n’importe quel quidam, il serait bon de prendre autant de précautions avec nos élus. Au minimum, nous devrions, avant de leur donner les pouvoirs tant convoités, les obliger à signer un document relatant la déontologie due à leurs nouvelles fonctions, les obligeant à accepter un état des lieux à leur entrée dans cette fonction tant désirée. Ils vont nous rétorquer que la voix des urnes leur suffit comme garant. Il faudrait que la démocratie derrière laquelle ils s’abritent pour mieux récolter nos voix soit plus vigilante et ne se laisse pas bafouer par le pouvoir de l’argent.
Pour moi, le moyen le plus efficace de ramener à la raison aussi bien les hauts fonctionnaires que les détenteurs du pouvoir, est qu’ils suivent l’exemple de ces élus de proximité ; je parle des conseillers municipaux qui, tout du moins la grande majorité, assument les contraintes dues à leur charge avec un grand désintéressement et abnégation, ce qui est tout en leur honneur.
Il est vrai qu’aujourd’hui, les hauts dignitaires font très fort. Connaissant mes idées politiques, quand j’évoque ces scandales, j’ai souvent comme réponse : « Ils sont tous pareils », chose que je n’espère pas. Je veux croire que, dans cet ensemble d’élus, il se trouve quelques personnages sincères, ne se servant pas du suffrage universel manipulé par l’argent. J’évoque cette déviation des élections, car nous savons tous que des dépenses financières astronomiques investies dans les campagnes électorales sont la plupart du temps réglées avec de l’argent sale. Comment expliquerions-nous alors ces valises en possession d’hommes politiques dans des aéroports, des rétrocommissions sur des marchés d’armement, des sociétés nationales créées dans le seul but de pouvoir soutirer des liquidités afin de financer des magouilles et des turpitudes ?
Quand ces personnages sont pris la main dans le sac, ils s’empressent de se justifier d’une manière parfois des plus saugrenues. Pour les communistes, entre autres, la vente des brins de muguet le 1ᵉʳ mai qui générerait des millions ! Eh oui, même eux y vont de leurs énormités ; mais quand arrêteront-ils de nous prendre pour des gogos ?
Il faut dire que nous avons la chance sous cette législature d’avoir des champions dans la manière de se servir sans vergogne à la louche dans les caisses de l’État. Heureusement qu’il existe encore dans notre pays des journalistes libres pour nous révéler ces scandales.
Le plus triste dans ces affaires, c’est l’aplomb que ces profiteurs manifestent, ne se sentant en aucun cas coupables, nous expliquant qu’ils vont arrêter de suite, mais qu’ils sont blancs comme neige et qu’ils n’ont en aucun cas détourné la loi.
On croit rêver, sinon cauchemarder, en entendant les propos sortant de la bouche de ces hauts responsables dont le devoir devrait être de nous démontrer tous les jours la justesse de leur intégrité. Ils ont une facilité honteuse pour oublier que les lois, ils les font, ils les votent, et la déontologie de ces personnages qui se veulent des dignitaires serait d’avoir un tantinet de scrupule et de ne pas être obligés d’avouer leur indélicatesse ; le mot est faible, je crois que le mot vol serait mieux approprié. Il ne faut pas oublier que le renoncement à ces conduites ignominieuses, ils ne le font que contraints et forcés. Ils n’ont aucunement mauvaise conscience des actes qu’ils ont commis. Ils nous bernent et ce n’est pas en leur honneur, mais en ont-ils ? Moi qui suis père et grand-père, je me tourmenterais de savoir quelle image cette progéniture garderait de moi.
Qu’ils soient hommes ou femmes (nous aurions pu penser que les femmes étaient plus intègres que les hommes), eh bien non ! Si elles étaient moins éclaboussées, la raison est simplement qu’elles sont moins nombreuses en politique. Je pense que le pourcentage des véreux ne tient pas compte des sexes : celui-ci doit être proche de la parité, si j’en juge par tous ces événements récents dévoilés dans la presse.
Je mets fin pour aujourd’hui, 20 avril 2011, à mon état d’âme. Il est vraisemblable qu’il y aura une suite, à moins que les comportements de ces personnages indélicats changent en mieux, bien sûr ! Mais ne soyons pas utopiques : restons les pieds sur terre. Par contre, il est bien triste que ces attitudes génèrent autant d’électeurs ne se déplaçant plus pour aller accomplir leurs « DEVOIRS » de citoyens, ce qui laisse la partie belle aux extrémistes qui sont, eux, on ne peut plus dangereux pour notre démocratie déjà tellement bafouée par quelques barbouzes qui devraient être en prison et qui, du fait de cet effet du prince (l’immunité parlementaire), siègent dans les plus hautes instances de notre république.
Pour le vert, c’est autre chose, c’est inné. J’assimile à cette couleur la nature, le monde dans lequel je me sens en communion, qu’il soit clair ou foncé, sans distinction.
Bon nombre de mes amis plus ou moins proches ont essayé de me convaincre en ironisant sur ma profession et mon quartier de résidence, mais jamais ils ne m’ont fourni de bonnes raisons pour changer mes convictions.
Quand j’ai écrit ces lignes il y a 15 ans, j’étais loin de me douter que je serais dans la ligne d’un descendant de Saint-Pierre Excusez du peu !
l y a quelques années, donc, tout avait déjà été dit, et bien dit !
« État de droit, valeurs démocratiques, et cætera … » un vocabulaire qui masque surtout l’accomplissement, la réussite des égos de ceux qui savent, nos « chers » politiques.
Et pour reprendre des paroles qu’aurait pu prononcer un petit écolier déchirant des affiches « rouges » … la messe est dite !
Avec l’avènement de Léon XIV, dixit d’aucuns « Milieux bien informés », ne faudrait-il pas mieux dire « ite missa est ! » ?? Politique comme Religion aiment bien parer leurs fonctions de mirifique, d’hermétisme et également d’une pincée d’ésotérisme, histoire de mieux subjuguer les espoirs du bon Peuple réuni. Hymnes, cantiques et « langue de bois » se prêtent à merveille pour faire passer sans douleurs ni cruels souvenirs, suspectes utopies et épineuses chimères. FR