28 janvier 2023

MES RAPPORTS AVEC LA POLICE N°1

Comme tous les roulants, il m’est arrivé de me faire arrêter par la police. Je ne sais pas pourquoi, mais devant ces quidams, je ne me reconnais pas. Ces personnages qui ont la fonction de nous protéger m’intimident. Devant leurs remontrances, mon comportement me ramène à celui d’un niais acceptant toutes les remontrances en baissant la tête. Je ne regrette rien de cette attitude, elle m’a permis de me sauver de situations critiques causées par des infractions au Code de la route.

Malgré les milliers de kilomètres parcourus au volant de voitures personnelles ou de sociétés m’employant, je n’ai été contrôlé que très rarement, presque toujours pour un motif : une entorse au code de la route. C’est pourquoi je me souviens de ces injonctions à m’arrêter.

Il m’arrive de servir de chauffeur à mes enfants, aujourd’hui un peu moins. Du temps de leur adolescence, souvent, j’exécutais ces obligations pour mon plus grand plaisir, ne refusant jamais une occasion de partager avec eux ces instants de déplacements, moins pour Bénédicte, celle-ci ayant passé son permis de conduire dès la réussite de son bac. Pour cette réussite, nous lui avons acheté une 2 CV rouge, qui a laissé de très bons souvenirs, à nous aussi… parfois cocasses.

Pour Arnault, il n’en fut pas de même. Il ne passa son permis qu’après ses trente ans, la raison de nos déplacements plus fréquents. Je ne me rappelle plus le motif d’un de nos voyages à Paris, peu importe, une chose certaine, nous nous sommes retrouvé au cours de celui-ci, prisonniers dans un embouteillage sur un boulevard, dans le centre de cette ville.

Je ne comprenais pas ou ne voulais pas comprendre pourquoi les voitures restaient à rouler au pas sur deux rangées, alors qu’une voie était libre sur la droite. Sans plus d’hésitation, j’emprunte cette voie dégagée et file bon train pour très peu de temps. Au premier carrefour, un policier nous barre le passage dans la position bien connue un bras en l’air avec la paume de la main, nous faisons face et l’autre membre indiquant le sol de son index, geste caractéristique m’intimant l’ordre de stopper.

J’obtempère à cet ultimatum. La façon dont ce fonctionnaire me toisait n’annonçait rien d’agréable. Il me fait signe de baisser ma vitre, j’obéis à cette injonction. Le dialogue commença par un bonsoir Messieurs auquel nous répondons en hommes polis par le même salut, la conversation s’engagea par une question du préposé :

– Vous savez où vous êtes Monsieur ?

Je lui réponds :

– Oui ! à Paris !

Ma réponse ne devant pas le satisfaire, il me repose la même énigme :

– Mais vous savez où vous êtes ?

– Ben oui, à Paris !

À cette réponse, notre homme écarquille de grands yeux de stupéfaction reculant de deux pas afin de lire la plaque minéralogique de la voiture. D’un air catastrophé, il se rapproche de la vitre et commence à m’expliquer que j’étais bien à Paris, mais en plus, je circulais dans un couloir de bus, ce qui était interdit et passible d’une contravention.

Ne voulant pas le contrarier, je lui réponds que je ne connaissais pas ce genre d’aménagement d’urbanisme, car dans notre campagne d’où nous étions originaires, ces voies n’existaient pas.

Ma réponse dut convenir à notre policeman. Celui-ci, prenant un ton de maître d’école à un élève attardé nous intima l’ordre de partir en ajoutant :

– Que je ne vous y reprenne pas.

J’exécutais cette injonction, poussant un ouf de soulagement, en faisant remarquer à Arnault qu’il y avait très peu de chance que nous nous retrouvions en face cet homme et dans la même situation.

Bien des années après, alors que nous voyagions dans le même véhicule, je lui remémorai cette anecdote, en lui posant la question :

Je pense que tu m’as pris pour un débile mental ce jour-là ?

Non, au contraire, je me suis terriblement amusé de la façon dont tu t’es sorti de ce mauvais pas.

Fin de ce premier récit, il y aura une suite …

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