Une aversion justifiée.

Cette phrase prononcée par un gamin de huit ans qui m’a laissé perplexe, je me suis même surpris, en la faisant répéter par son auteur, à ce redit, il me fallait me rendre à l’évidence, j’avais bien entendu ce jugement porté par cet enfant était énoncé avec conviction.

Ceci dit, il faut que je justifie cette page d’écriture et en plus, pourquoi cette petite histoire va être classée dans le recueil « mes éclats de rire«  ??

Pour le décor, le jardin des prébendes, il m’arrive fréquemment de traverser ce parc pour me rendre dans le centre de la ville. Cette fois-ci, je l’arpentai en compagnie d’une voisine, l’épouse de « mon ami » le réac, l’homme de la Meouge et de ses deux petits-enfants qui comme moi empruntaient cet itinéraire (qui entre nous soit dit, est des plus agréables) sortons de cet aparté pour revenir à ma motivation d’écriture.

Cette réplique spontanée du gamin est due à ma remarque suite à notre rencontre :

– Tu sais, je connais bien ton grand-père.

De là, la réponse spontanée du jeune bambin.

– Mon grand-père, il aime la guerre.

Quel étonnement de ma part en entendant cette phrase ! Comment un enfant peut-il émettre un jugement de cette valeur envers son aïeul ? Connaissant on ne peut mieux ce septuagénaire pour ces convictions politiques qui sont aux antipodes des miennes, nos bonjours sont toujours suivis de « vieux réac » de moi envers lui et de « gaucho bolchevique » en réponse.

Pour en connaître plus sur nos rapports, il faut lire une autre histoire, vécue de concert, nommée (Présélection 2017) qui a déjà pris place dans mes éclats de rire.

N’empêche que cette dénomination émanant du mioche m’a interpellée, si bien qu’en rentrant de ville, j’ai conté cette anecdote à Danièle en émettant un jugement très réservé sur les rapports de ce grand-père avec ses petits-enfants sachant que celui-ci comme nous, est d’une grande servitude. Quand je dis grande, c’est encore peu, lui et son épouse comme nous ont réglé leur emploi du temps en fonction des horaires scolaires de leurs petits-enfants.

Alors pourquoi cette narration qui devrait plutôt être classée dans je ne sais quel registre de mes histoires ? Doit-elle figurer dans mes éclats de rire ? Bien que nous ne soyons d’accord sur rien, j’aime la compagnie de cet homme. Il faut dire qu’il m’écoute raconter mes histoires et rien que pour cela ???? Ceux qui me connaissent ont la réponse.

Il va falloir que j’en arrive au dénouement de cette narration.

Hé bien la voilà, le soir du 14 août 2019, cet homme est passé prendre un verre d’apéritif en notre compagnie. Quand son téléphone a sonné, je ne sais pourquoi je dis sonner, car aujourd’hui, ce verbe n’est plus approprié, un air de musique remplace nos sonneries d’antan, la plupart du temps, le thème est choisi par le propriétaire du bigorneau et ? Que croyez-vous, l’indicateur phonique de notre homme n’est autre que la musique jouée dans un western américain. Malheureusement, je suis incapable de mettre un nom sur ce qui est pour moi une charge militaire pendant la guerre de Sécession.

La voilà la raison de mon éclat de rire, j’ai compris pourquoi ce petit-fils jugeait son grand-père comme aimant la guerre, cette musique qui est on ne peut plus va-t-en-guerre. J’en déduis qu’il n’en faut pas plus pour un enfant, avec la candeur de sa jeunesse, pour amalgamer ce grand-père, « vieux réac » à ce thème.

Ma stupéfaction fut exacerbée de la plus belle des façons quand, j’ai relaté au septuagénaire ma conversation avec son petit-fils.

Pensant étonner l’homme en l’avisant de la réflexion du garnement, que nenni, la réponse est bien digne d’une lignée de militaires de carrière, les ascendants du gamin.

– Qu’est-ce que tu crois, j’aime la guerre et je le revendique.

De là ?????????????