18 février 2023

MES RAPPORTS AVEC POLICE N°4

Dans le même genre, quelques années après cet événement (mes rapports avec la police 3), à une occasion festive organisée par maman, nous étions tous les couples de sa descendance, réunis pour un repas dans un restaurant dans le petit village d’Epeigné-sur-Dême. Celui-ci, contigu au site de nos naissances, Chemillé-sur-Dême. Un moment privilégié de plus en plus improbable vu le conteste d’aujourd’hui, oublions ces dernières paroles et attendons le déroulement des événements futurs.

J’étais très heureux de jouir de ce moment d’exception. Me libérant des contraintes d’alcoolémie, en restant comme il est de règle dans la modération, me disant : sois sage, profite de ces instants ! Je me suis comporté en bon vivant, faisant honneur aux plats et aux vins. En restant conscient de ce rôle de chauffeur qui m’était imparti pour le retour à notre domicile, suite au repas. Éveline et Philippe, un de nos frères et sa femme nous ont invités en leur domicile pour déguster un digestif (en l’occurrence une eau-de-vie de poire pour moi, voulant rester raisonnable en pensant toujours au retour, je me suis contenté d’une très petite quantité de ce breuvage), bien m’en a pris.

Il faut croire à la bonne ambiance de ces instants, car, suite à cette dégustation, les filles avaient prévu que nous resterions dîner tous ensemble chez maman, vu qu’elles avaient tout organisé pour continuer ces réjouissances, en ayant un préparé un dîner. Me revoilà devant des mets et bien entendu des vins, aucune tentation ne m’aura été épargnée ce jour. Je me souviens très bien de ma mise à table me disant : il faut que tu sois vigilant, ne fais pas d’excès. Ce que je mis en pratique, ne buvant point trop, mais en dégustant quand même quelques verres.

Tout ayant une fin, vers minuit, il vint le moment de se quitter.

De ce petit monde, nous étions quatre véhicules à rentrer sur Tours. Je ne me rappelle plus dans quel ordre les départs se sont suivis. Une chose certaine, je suivais Solange et Jean. Pour Jean, pas d’inquiétude, Solange conduisait et comme elle ne boit pas une goutte d’alcool, aucun souci, ce qui n’est pas mon cas, étant le seul possédant du permis de conduire de notre ménage, je ne peux compter que sur moi. Il n’est pas sûr du reste, si toutefois Danièle conduisait, que le problème serait résolu, Danièle comme moi aime bien un bon verre de rosé.

Arrivons au dénouement de cette histoire. Nous sommes donc partis les uns après les autres pour nous rendre à Tours, il fallait traverser Beaumont-la-Ronce, le premier village sur notre itinéraire. Dans cette agglomération, il est un stop en son milieu, et que croyez-vous qu’il arriva à notre arrivée devant cet arrêt obligatoire ? La maréchaussée s’installait afin d’effectuer un contrôle d’alcoolémie juste pour mon arrivée, car Solange, qui me précédait, passa ce futur barrage avant sa mise en fonction. Je fus donc le premier interpellé à être testé, scénario déjà connu : les civilités d’usages accomplies pour m’intimer l’ordre de m’arrêter. Par un policier de service, en me faisant signe de baisser ma vitre :

– Bonsoir Monsieur, bonsoir Dame, contrôle d’alcoolémie, fut l’entrée en matière.

Ce fut le moment de ma vie où je ressentis ma plus grande panique, étant persuadé d’avoir dépassé les limites autorisées par la loi en alcoolémie. Ce Monsieur continua sa conversation en me demandant vous avez bu ? Je me suis entendu répondre :

– Oui, je sors d’un repas de famille, alors vous savez ?

On va le voir, joignant le geste à la parole, il me tend un éthylomètre électronique en me demandant de souffler. J’obéis, la sueur me coulait dans le dos d’appréhension. C’était la première fois que je ressentais une telle impression, celle d’être liquéfié, l’eau me faisait froid dans le dos tant je transpirai. J’exécutais l’ordre sans y mettre beaucoup de volonté en soufflant mollement, ce que remarqua mon tortionnaire en m’enjoignant de souffler.

– Plus fort s’il vous plaît !

Pas d’autres moyens que de me résigner à cette injonction. Ma prestation terminée, le policier attendit que le résultat s’affiche sur l’écran en me demandant mon permis de conduire et les papiers de la voiture. J’imaginais le pire, le peu de secondes que dura ce moment furent de ma vie, un des plus atroces. Étant persuadé du résultat positif, j’imaginais toutes les conséquences engendrées par cette situation. J’étais convaincu de ce désastre en regardant ce gendarme prendre tout son temps ? Étant un œil sur son écran, l’autre sur mes documents, d’un air très fermé. Tout a changé quand ce gendarme après avoir constaté la régularité de mes papiers me les a rendus en prononçant ces paroles libératrices :

– Vous pouvez partir, vous n’avez rien, votre contrôle est négatif.

Nous sommes rentrés à Tours, une douleur dans le dos ne m’a pas quitté.

Ma réaction était de vouloir fumer un petit cigare que je n’avais pas, c’est pourquoi, arrivé en ville, je suis passé par le centre en faisant un détour pour acheter un paquet de ce poison dit-on.

Pour le quatrième, il en est autrement la semaine prochaine.

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