11 février 2023

MES RAPPORTS AVEC LA POLICE N°3

SUEURS FROIDES

Les trois récits qui vont suivre m’ont causé de grandes frayeurs. Le premier de ces contes s’est déroulé après une réunion de famille à Chemillé, il me semble pour les soixante ans de mariage de papa et maman. Je venais d’acheter une voiture neuve, bien que voiture de marque Française, j’avais fait l’acquisition de ce véhicule via un importateur italien pour des raisons économiques.

Nous avions organisé cette fête en coopération, chaque enfant devait s’acquitter d’une tâche, moi, c’était de fournir le vin. Cette petite célébration s’est déroulé dans la salle des fêtes de notre village. Il était près de minuit quand, après avoir rangé et remis la salle de réception dans son aménagement initial, il nous fallait reprendre la route pour parcourir les trente kilomètres séparants Chemillé de Tours.

Étant le préposé aux boissons que j’étais, il m’était alloué de ramener le surplus des vins, la raison pourquoi ces cubitainers ont trouvé place dans mon coffre, chose que la loi interdit (transport de liquide alcoolisé sans congé, le congé étant la taxe due à l’état) à cette heure tardive, je n’imaginais pas la suite de cette initiative.

Après avoir embrassé tout le monde, nous nous avons pris le chemin du retour. À la sortie de Chemillé, deux gendarmes se mettent en travers de la route en me faisant signe de me garer. J’obtempère, il me fait signe de baisser ma vitre je m’exécute. Les civilités finies, il me demande si je sais pourquoi ils m’ont arrêté ; à ma réponse négative, il m’informe que mes antibrouillards sont allumés. Joignant le geste à la parole, il passe son bras dans l’habitacle et tourne le commutateur de ces feux.

Une conversation s’engage du fait que la voiture était en immatriculation Italienne. Nous avions un point commun lui et moi, il venait de faire le même investissement que nous, par contre lui, il savait comment éteindre les antibrouillards.

Nous avons passé un mauvais quart d’heure, un moment de très forte angoisse, j’avais doublement peur, premièrement de l’alcootest, n’étant pas sur d’un résultat négatif, et je pensais au vin dans mon coffre. Je discutais de mon côté et Danièle en faisait autant du sien avec le deuxième gendarme.

Quel ouf de soulagement à l’instant où ces Messieurs nous ont souhaité bonne route en nous faisant les signes propres à eux : un bras en l’air, et avec l’autre main baissée ce geste d’arrière en avant libérateur.

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