5 juillet 2025

Mon œil et le hasard !

J’étais loin de me douter du déroulement des événements qui allaient agrémenter la journée d’un retraité de plus de 80 ans en me rendant à mon rendez-vous du mardi matin pour déguster un verre de sauvignon en compagnie d’un ami depuis plus de 20 ans.

En sortant du bar après avoir quitté ma première rencontre, j’ai croisé un couple d’amis. L’épouse, une ancienne collègue de Danièle. Après l’échange de banalités, passage à la mutuelle assurance pour démêler une action inhérente à une décision qui allait à mon encontre. J’ai poursuivi mon périple, ce qui a occasionné une autre rencontre avec une de mes héroïnes : Rolande, la deuxième anecdote dans l’article paru le 4 mai 2025 : UN DRÔLE DE MARDI MATIN. Un bon quart d’heure de palabres qui sont venus agrémenter ce mardi matin.

Sans les évènements qui vont suivre, pas d’histoire. Le hasard en a voulu autrement. Je ne suis pas sûr que cela soit pour mon plus grand plaisir, mais une aubaine pour mon bien-être. Cet imprévu m’a sauvé d’un malheur qui n’aurait été autre que la perte de mon œil gauche, selon les dires des instigateurs : ces héros qui vont fleurir mes futures lignes.

Tout cela pour une histoire de batterie à plat ; je ne pouvais acheminer Danièle chez notre ophtalmologiste avec lequel elle avait rendez-vous pour une visite de contrôle. Mon côté débrouillard m’a ouvert l’esprit : comme il nous fallait prévenir le praticien de cet aléa au dernier moment, sachant la réaction des attentistes, j’ai imaginé un scénario qui allait exhorter les heures qui allaient suivre.

Comme je l’ai écrit plus haut, notre couple partage les aptitudes du spécialiste. Je me suis présenté au secrétariat du cabinet en exprimant nos excuses. Ne voulant pas creuser un trou dans l’emploi du temps des organisateurs, j’ai suggéré de me substituer en tant que patient de la dernière heure, étant donné mon retard dans les visites qui nous sont préconisées compte tenu de nos âges.

Cette substitution n’a pas été sans importance. Il en est découlé qu’un bouleversement a fait de cet après-midi qui se voulait banal un laps de temps inoubliable, tout du moins pour moi.

Il n’y avait aucune inquiétude à avoir. Malgré mon manque de suivi, ma vue ne me posait pas de problèmes. Les premiers examens exécutés par les assistantes avant la rencontre avec le spécialiste n’ont pas posé de soucis. La jeune personne interprétant les images sur l’écran de son ordinateur ne m’a rien signalé de particulier. Si j’en crois nos échanges, elle s’est conformée au rituel de mettre des gouttes dans mes yeux.

Je suis donc resté serein en attendant que les effets de cette potion se manifestent afin de donner au professionnel la possibilité d’exercer son art.

Cet état de fait, c’était avant ! Moi qui remplaçais Danièle comme patient pour une visite de routine, je ne me doutais pas un seul instant de l’avatar qui allait me tomber sur les épaules : l’injonction de mon vis-à-vis en conclusion des images apparaissant sur son écran était sans appel.

– Monsieur, je préviens un ami chirurgien pour qu’il vous opère ce soir.

Je ne comprenais rien, sinon qu’un comportement anormal qui agitait le médecin. J’entendais la conversation des deux spécialistes ; une réponse émanant du sollicité coupa court au dialogue : l’ami du quémandeur l’informant de son impossibilité à lui rendre le service requis, son départ en vacances étant ce soir même.

Mon donneur d’ordre n’a pas hésité un seul instant, il a composé un autre numéro : le 02 47 47 47 47, celui du CHRU, pour leur annoncer mon arrivée. Dans la foulée, il a requis un véhicule sanitaire léger (VSL) qui est arrivé dans le quart d’heure qui a suivi. Comme explication, je me suis entendu dire qu’il n’y avait pas une seconde à perdre compte tenu de la gravité de la déficience.

Ma stupéfaction n’a eu d’égale que mon incompréhension ! Une pensée a pris corps dans mon imagination : cette situation me rappelait une autre, c’était comme dans un mauvais film. Je m’étais retrouvé assis en tant que passager dans une berline au cours d’un contrôle d’alcoolémie, le policier m’invitant à souffler dans l’alcootest après avoir testé le chauffeur. Mon esprit ne pouvait admettre qu’étant dans ce lieu de manière impromptue, je ne pouvais réaliser que j’étais concerné par cette décision.

Tout est bien qui finit bien. Si les chirurgiens ont loué la réaction de leur collègue, l’initiateur de la prescription, ils ont tempéré son diagnostic après m’avoir fait passer tous les examens. Ils en ont déduit qu’ils m’opéreraient le lendemain, ce qui a été fait.

Encore une fois, je ne peux qu’évoquer le hasard. Sans ce changement de date dû à une panne de batterie, Danièle aurait honoré son rendez-vous.

Selon les dires des différents spécialistes, aujourd’hui mon œil gauche serait ad patres.

Il est vraisemblable qu’un jour, je partagerai mes réactions de claustrophobe : j’ai subi le pire des cauchemars du fait de mon ligotage sur la table d’opération.

Les malveillants à mon égard, réjouissez-vous, question souffrance, j’ai dégusté !

1 Comment

  • D’abruptes causalités, en d’hypothétiques corrélations …

    Hors fatras de futiles commentaires et vaines diversions

    D’habitude masqué, sous la corne molle de son galurin

    Néanmoins affuté, aux aguets, l’œil gauche du Pèlerin

    Fruit d’un simple hasard ou des formelles statistiques ?

    Du geste chirurgical adéquat, retrouve précieuse optique !
    FR

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plateforme de Gestion des Consentements par Real Cookie Banner