MA RENCONTRE AVEC NONO….
Quand je me suis rendu au « Vinci », le palais des congrès de notre ville, où était organisée une exposition de peinture, j’étais loin de me douter que cette visite me fasse écrire une petite histoire vécue, comme je les aime.
Je suis incapable de me rappeler les toiles exposées sauf une, qui a retenu mon attention. Elle représentait un portrait ayant une ressemblance (tout du moins ce que je pensais) avec Balzac.
Cette histoire aurait pu s’arrêter là, si quelque temps après, en passant dans la rue Jules Charpentier, la publicité concernant un restaurant portant le nom « chez Nono » retint mon attention, car le même portrait, mais cette fois en caricature, plastronnait l’enseigne de cette auberge.
Je ne suis pas certain, mais je suppute que cette œuvre, nous la devons à Michel Audiard, l’artiste de notre coin, spécialiste de cet art qu’est la sculpture des feuilles d’acier au rayon laser.
N’ayant à cette époque pas imaginée mes écrits, je n’ai pas photographié cette enseigne, ce que je n’aurai pas manqué de faire.
Pour matérialiser cette œuvre, j’image mon histoire avec un portrait de SÉDAR SENGHOR, réalisation de cet artiste tourangeau.
Pour mon plus grand plaisir, je passe régulièrement devant cette œuvre exposée dans une allée traversant le jardin des prébendes chemin usité presque quotidiennement pour mon plus grand plaisir.
Une de mes qualités : la curiosité ; entre bien d’autres, il ne m’en fallait pas plus pour exciter celle-ci. Voulant connaître « le pourquoi de la chose », car cette même effigie avait dû être peinte avec le même « poseur », représenté sur le tableau du Vinci. Un personnage qui se devait être atypique, la suite me montra combien j’avais eu raison dans cette intuition.
Tout de go, je gare mon véhicule afin de pouvoir mener mon enquête. Le pas-de-porte de ce commerce franchi, je me trouve face au personnage, le modèle des portraits. Pour me justifier de ma venue, je lui commande un demi, la réponse de mon interlocuteur :
– Ici Monsieur, on boit si on mange. N’ayant pas de licence IV, je ne peux vous servir de boisson.
Tant pis, suite à cette réponse, je m’apprêtais à ressortir, cela ne me chagrinait pas, j’avais la réponse à mon énigme, le modèle des portraitistes.
Mon interlocuteur interrompit mon demi-tour en m’apostrophant avec ces mots :
– Par contre Monsieur, il ne m’est pas défendu d’offrir un verre à un ami. Joignant le geste à la parole, il me servit gracieusement ma consommation, « que du bonheur pour un radin » que je dégustais avec plaisir « à n’en pas douter ».
Peu importe notre conversation de ce jour, je me louais en quittant cette auberge pour avoir rencontré ce personnage haut en couleur ! Me promettant de revenir dans ce lieu.
Ce qui ne tarda pas, des amis étant de passage, je me suis empressé de retenir une table « Chez Nono ».
L’accueil, comme je l’avais prévu, fut des plus chaleureux, apéritif maison, puis Nono : « allons-y des familiarités, appelons un chat un chat » en maître de maison vint nous consulter pour le menu, nous proposant le plat cuisiné servit ce jour. Notre amie n’étant pas tentée pour déguster ce mets, je demande à cet homme si toutefois il n’avait pas de carte ou un menu, sa réponse ne s’est pas fait attendre :
– Quand vous allez chez des amis, vous êtes reçus avec une carte ? Non ! Alors ici, c’est pareil.
Suite à cela, ce chef a fait le nécessaire pour que nous soyons tous les quatre satisfaits de notre repas.
Comme toujours dans ces établissements, il arrive le moment de la douloureuse. Notre hôte nous présentant cette addition, je propose de régler cette note avec ma carte bleue. Ce monsieur me rétorqua d’un ton on ne peut plus sérieux :
– Ici Monsieur, pas de cartes bleues.
– Alors comment on fait ? Nous n’avons plus de carnet de chèques et pas d’argent sur nous pour vous régler.
– He bien, il ne vous reste qu’une chose à faire, revenir payer quand il vous plaira.
Ce fut mon premier repas, mais pas le dernier chez Nono, ce personnage singulier haut en couleur, très gentil et chaleureux sous son aspect atrabilaire.
Une cuisine hors du commun dans une ambiance des plus remarquables pour l’épicurien que je veux être. Nos joutes oratoires n’avaient d’égales que celles échangé avec quelques-uns de mes « amis », ne serait-ce qu’un autre Nono, personnage déjà présenté dans l’histoire précédente.
Il n’y a qu’à toi qu’arrive ces rencontre.
JLL