18 novembre 2023

PHYSIONNOMISTE I

Deux histoires relatives à ma reconnaissance faciale, cette acception, en quoi je croyais, n’a pas toujours été des plus probantes.

FOIRE DE MAI 2009.

Arnault, ayant retenu un emplacement d’exposition dans le but de faire connaître son école d’Égyptologie, proposant dans le cadre de cette profession, des voyages au pays des pharaons, comme il n’avait pas du tout prévu les heures où il donne des cours et que personne ne peut garder leurs enfants, je suis le préposé au stand ; et pour moi, c’est le bonheur. Ces instants me rajeunissent de 30 ans, voire plus, car ma première foire-exposition, je l’ai faite en 1968, la période où je négociais du matériel agricole.

À ce sujet, je ne peux résister à vous raconter deux anecdotes :

De faction devant le stand, en traquant le chaland, je vois passer beaucoup de gens. Ce samedi matin, jour d’ouverture de la manifestation, un couple retient mon attention. J’interpelle ces deux personnages en leur proposant une journée de villégiature au Louvre, les voyages qu’Arnault organise ainsi :

Départ de Tours le matin en TGV 7 h 30, retour le soir 20 h 30. Il accompagne les voyageurs toute la journée, même à l’intérieur du Louvre, car il a l’autorisation de parler lors de la visite dans les salles d’égyptologie, ce qui est vraiment exceptionnel, toute modestie mise à part. Comme vous devez vous en douter, j’en suis très fier, ce pour quoi je vous fais partager ce bonheur.

À présent que j’en ai fini avec ma gloriole, revenons à mon couple interpellé. Comme ces gens avaient l’air d’être intéressés par une journée avec Arnault, je leur demande si leur lieu de résidence se situe loin de Tours. Ils me répondent non, 25 km au sud, ce qui m’oblige, curieux comme je suis, à leur demander plus de précision afin de connaître le nom de leur village, et ce village s’appelle Tauxigny. Il s’avère que ce petit patelin faisait partie de mon secteur de vente, du temps où j’étais représentant en matériel agricole.

Alors de leur dire que je connaissais des cultivateurs, leurs voisins, citant des noms entre autres M. Boulin, un vieux client de ma société ; ce qui a fait dire à l’homme du couple, c’est nous qui avons racheté le tracteur de ce fermier. Et là, me voilà, je ne sais pas pourquoi, (en fait si, je le sais) avec ma façon de vouloir toujours me mettre en valeur (eh bien, je sais pourquoi il pleut depuis cinq jours, il devient lucide !!!). Je commence une histoire me rappelant au sujet de ces personnes qui avaient été frappées du pire. Ils avaient un seul fils mobilisé pour la guerre d’Algérie. Ce fils, la veille de son retour en France, fut tué dans une opération, soi-disant, à laquelle il ne devait pas participer, par ce jeu de pensée, il me revient en mémoire, ce que je m’empresse de dire.

– M. et Mme Boulin, à cette époque, étaient très entourés d’une famille me semblant très intéressée par l’héritage et cela avait éveillé en moi les personnages des romans de Zola. L’homme, je me souvenais, travaillait dans une usine et eux de me répondre :

– Ce couple, c’était nous !

Je pense que si l’on avait pu photographier mon visage, il n’y aurait pas eu besoin de couleurs, le noir et le blanc auraient suffi ; mais ces braves gens, loin de se disculper, me content :

– Tout le monde, me dirent-ils, savait dans le village que ce vieux couple, les Boulin, avaient en leur possession un seau d’or, caché quelque part.

– Peut-être pas un seau, mais pour le sûr, un grand bocal comme ça ! Me fait la femme, en me montrant la dimension de celui-ci à l’aide de ses mains. Et de continuer, rajoutant que cet or, appartenait à la femme et que ce serait elle qui aurait caché ce trésor. Le mari ne connaissant pas la cachette,  à la mort de celle-ci, il avait été dans l’obligation de faire venir un radiesthésiste afin de trouver ce fameux bocal.

– Cette cachette, je suis passé des dizaines de fois devant et jamais, je n’aurais pensé que j’en étais aussi près, me dit mon interlocuteur, avec, il m’a semblé, des regrets dans la voix. De là, la fin de ma petite histoire. Comme quoi, il faut tourner sept fois sa langue avant..

L’épisode n°2 sera sinon moins intéressant, mais me justifiera de ces lignes.

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