
Ce matin, je me fais le porte-parole de ce chroniqueur. Du haut de mes 80 ans, je ne peux pas imaginer une France sans justice indépendante. Si vous partagez ma façon de voir, faites comme moi : allez voter ! Sinon, demain, il sera trop tard !
Aujourd’hui, fi de mon égo, une fois n’est pas coutume, merci Monsieur ! Pour ce qui va suivre, je laisse la parole à ce monsieur : Stéphane Buchou.
« Depuis hier et l’annonce de la condamnation de Madame Le Pen par le Tribunal correctionnel de Paris, de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer cette décision qui s’apparenterait à un « déni de démocratie ». Les mots sont forts et interpellent.
Contrairement à ce que ses soutiens déclarent dans chacune des interviews qu’ils donnent depuis 24 heures, leur championne n’est pas la victime d’un procès politique. Elle n’est pas non plus empêchée par un « Gouvernement des Juges » de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Non, rien de tout cela.
En fait, il est (très) utile de rappeler les faits.
Le rôle central de Madame Le Pen, lorsqu’elle était députée européenne de 2004 à 2017, a été reconnu dans le système mis en place pour détourner l’argent du Parlement Européen.
La #justice est donc passée.
Elle a été rendue après de longs débats contradictoires, l’introduction d’une quarantaine de recours, 10 ans de procédures, au cours desquels Madame Le Pen et les autres coprévenus, tous condamnés, ont donc pu se défendre.
Force est de constater, et peu le disent, que la stratégie de défense questionne.
Celle de plaider coupable aurait très vraisemblablement entraîné une autre issue.
Madame Le Pen n’est par ailleurs pas la première à être condamnée. D’autres avant elle l’ont été, à raison : Alain Juppé, Jérôme Cahuzac ou encore François Fillon.
À cela, l’argument de l’exception ne résiste pas.
Oui, la vie publique française est trop régulièrement ponctuée et entachée par des affaires de corruption et/ou de détournement de fonds publics.
C’est pour cela que nos compatriotes ont demandé au législateur de durcir les lois en vigueur. Ce fut le cas en 2016 et 2017 avec les lois #Sapin2 dites « pour la confiance politique ».
Elles ont introduit une peine obligatoire d’inéligibilité pour les fraudes au financement des partis politiques. Quant au caractère exécutoire, il est tout simplement ce que prévoit la loi.
Ni plus, ni moins.
Pour ma part, je serai toujours du côté de l’État de Droit et je suis toujours très inquiet lorsque des femmes et des hommes politiques le remettent en cause, tout comme des règles, qu’ils/elles ont parfois votées, dès lors qu’elles les concernent.
L’exemplarité en politique, ce n’est pas un slogan de campagne, ce doit être la norme.
Hier soir, par ses déclarations, Madame Le Pen, qui aspire aux plus hautes fonctions, a abîmé notre #démocratie.
La décision qui s’applique à elle est judiciaire, prise par des juges indépendants, pas une décision politique, ne lui en déplaise.
C’est vrai, Madame Le Pen pourrait être empêchée de se présenter à la Présidentielle de 2027.
C’est vrai, si la décision est confirmée en deuxième instance. Cela ne signifie pas pour autant que le Rassemblement National sera absent de l’échéance électorale majeure.
Il pourra désigner un(e) autre candidat(e) qui portera ses idées et son programme auprès des électeurs.
La justice a donc accompli sa mission, en toute indépendance.
Nous devrions tous nous en féliciter et certains seraient bien inspirés de ne pas relayer les éléments de langage de l’extrême droite toujours prompte à remettre en cause les institutions républicaines de notre pays.
En ce qui me concerne, je reste mobilisé pour les défendre et participer à les garantir. »

Soyez certain, dimanche prochain, vous retrouverez ma verve.
Saint Yves est devenu le Saint Patron des avocats, car il a été un juge juste et équitable, du côté du droit, et qui avait pour lui la sagesse que chaque magistrat doit incarner. Par l’amour du droit et de la justice, Saint-Yves était capable d’exercer une profession unique de juge et d’avocat.

Un papa obligeant…
N’est-ce pas, Béné…
le hasard je veux bien y croire mais j’ai un gros doute.
je pense plutôt que nos journaleux sortent les bonnes casseroles pour que les juges s’en emparent avec délectation .
ce n’est pas d’aujourd’hui que les étiquettes gauche/droite existent .
les exemples que tu donnes le confirme ,cahuzac avait une étiquette socialiste pas très conforme.
voila ,on ne peut pas être d’accord sur tout.
Je suis tellement fière de toi. Tu fais de beaux progrès. Bravo!