21 décembre 2024

ROUERIES OU STRATAGÈMES

UN PLUS AUJOURD’HUI, À CHACUN UN JOYEUX NOËL !

CHACUN SE FERA SON IDÉE.

Dans ma carrière d’agent immobilier, j’ai essayé de ne pas mentir. Si je l’ai fait, il m’a fallu ruser, car ma secrétaire n’aurait pas manqué de casser les mensonges. Oui ! Bien sûr, j’ai tu la vérité, et là encore, Dominique veillait au grain.

Sur les 500 « environ » transactions négociées en plus de 20 ans de ventes, il y en a eu deux qui m’ont posé question : à savoir où est placée la frontière entre la duperie et le stratagème ? Pour moi, sans aucun doute, j’opte pour la seconde option.

Avant de commencer ma justification, sachez que sans une discussion entre amis ayant trait à une intervention chirurgicale, il n’y aurait point d’histoire. Vous connaîtrez le pourquoi de ces lignes en conclusion de ce palabre.

En tant que commerçant digne de ce nom, il me fallait négocier de l’immobilier. Pour ce faire, je courtisais des vendeurs afin qu’ils me confient leurs biens. Je ne choisissais pas l’origine des constructions ; or, celles-ci, pour les pavillons récents, avaient comme appellation le nom des constructeurs. Concernant les deux transactions causes de mon blabla ; pour l’une : les maisons PHÉNIX, des pavillons qui avaient une réputation douteuse dans l’esprit de l’époque ; en cause, la nouvelle architecture et les nouveaux matériaux. Pour le commun des mortels, rien ne rivalisait avec le bon vieux traditionnel.

Dès l’instant qu’il était prononcé, le nom de PHÉNIX ! La visite était terminée. Personnellement, je n’avais rien contre ce genre de construction, au contraire, les intérieurs, question aménagement, ne pouvaient que convenir : ils étaient clairs, spacieux et d’un agencement optimal.

Le couple vendeur, des jeunes gens très agréables, travaillait comme cadres dans des sociétés industrielles. Tout nouveau dans ce métier, je n’avais pas encore assimilé une méthode qui m’est venue avec l’ancienneté. Je me suis rendu compte d’un état de fait : la maison se vendait à des acheteurs ayant le même profil que les vendeurs. Il m’est arrivé, pas qu’une fois, de présenter un bien immobilier à des acheteurs, en sortant d’une visite, tout en sachant que le profil des vendeurs compterait. Si je constatais un intéressement dans l’attitude des acheteurs, je m’autorisais à leur dire :

— À présent, vous pouvez en visiter autant que vous voudrez, puis vous reviendrez me voir.

Ce qui fut le cas pour cette autre transaction : mêmes âges, mêmes profils. Le handicap : le mot PHÉNIX. Je savais qu’en annonçant la nomination avant la visite, il y aurait un a priori défavorable, bien m’en a pris.

J’ai fait la visite avec mes acheteurs complètement emballés. Le matois ou stratège que je suis avait prévu qu’ils ne découvriraient le mot PHÉNIX qu’au retour. Pour ce faire, j’avais glissé dans le vide-poches de ma voiture les plans sur lesquels figurait le mot PHÉNIX en gros caractères.

Dans la discussion sur le retour, pour couper court aux questions relatives à la visite, j’ai proposé à mon interlocuteur de consulter les plans du vide-poches . Arriva ce qui devait arriver ; il eut la réaction attendue d’un ton sceptique :

  • Ah ! C’est une maison PHÉNIX ?

Pour ce qui est de ma réponse, je ne m’en souviens plus. Ce que je retiens, c’est la réalisation de la vente.

Pour le deuxième cas, dans le même genre de situation, il se trouve que les parents de l’acheteur voulaient suivre leur fils dans sa mutation et étaient, eux aussi, acquéreurs d’une maison. Je ne peux passer sous silence ces transactions. Je les ai conclues au tout début de ma carrière dans l’immobilier. La chance a voulu que je sympathise avec un directeur d’usine, AEROQIP, installé à Grenoble et qui déménageait son établissement à Chambray-lès-Tours..

Pour motiver les cadres de la société à suivre, celle-ci remboursait les frais de notaire et ceux de l’agence : une aubaine pour ces jeunes. Je ne peux passer sous silence, rien que pour mon ego, que sur les 11 arrivants, j’ai conclu 9 ventes.

Pour en revenir à mon histoire avec les parents de l’acheteur de la maison PHÉNIX, car, pour eux aussi, il y a eu des questionnements du même genre. Après les avoir rencontrés, j’ai cru comprendre leurs vœux ; comme pour le rejeton, j’avais un produit qui devait correspondre à leur désir, et là encore, il y avait un handicap majeur : le quartier. C’est pourquoi j’ai tu avant la visite le mot HLM. Je ne l’ai révélé qu’après la visite ; l’avenir me donna raison.

À ce mot, la maman n’était pas horrifiée, mais quand même. Elle n’avait pas imaginé l’éventualité de vivre dans un HLM, mais comme son fils, l’homme de la famille opta pour l’achat, évidemment pour mon plus grand bonheur.

Comme annoncé au début de mon palabre, je vais vous faire partager la raison de ces pages d’écriture.

Maryvonne, ma sœur aînée, devait se faire opérer de la cataracte ; chose banale aujourd’hui, je sais, j’y suis passé. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il m’est revenu un souvenir à l’époque de cette intervention. Dans les jours qui ont suivi la transaction de la maison HLM, l’acquéreur a subi une opération d’un œil qui s’est passée formidablement bien, on ne peut mieux dire. C’est le dénouement qui a bouleversé son entourage. Selon les dires de ces proches, quand il a ouvert les yeux, il s’est écrié :

— Je vois ! Je vois !

Ce fut, selon les témoins, ses dernières paroles ; son cœur n’aurait pas supporté l’émotion : une crise cardiaque l’a envoyé dans l’au-delà. Cet évènement s’est déroulé au tout début de ma carrière dans l’immobilier.

2 Comments

  • CHER VIEIL AMI,
    J’AI LU COMME D’HABITUDE TON TEXTE DOMINICAL.., PLUTÔT TOUFFU,. J’AURAIS PRÉFÉRÉ QUE TON TALENT DE CONTEUR ILLUSTRE LA PÉRIODE MAGIQUE DE NOEL. ..HEUREUSEMENT LE CLICHÉ DU SAPIN FAMILIAL APPORTE LA NOTE SYMBOLIQUE ET PLUS ENCORE LA CRÊCHE SI DÉCRIÉE DE NOS TEMPS EN CERTAINS LIEUX ET POURTANT TÉMOIGNAGE D’UNE MERVEILLEUSE HISTOIRE . BON E T JOyEUX NOEL.
    n’est-ce dû qu’à mon ordi, la pâleur des caractères du texte m’a rendu la lecture de ta prose et la rédaction de la mienne difficile !

  • Entre « ROUERIES et STRATAGEMES », le grand écart permanent d’une « technique de vente », où l’OMISSION ne serait pas considérée comme MENSONGE, si elle permet de façonner le PROSPECT hésitant, en un fidèle CLIENT ..
    Pour le reste de ces confuses banalités boutiquières concernant la réputation des MAISON PHENIX, je serais de l’avis de l’Ami J-L CHAURIN à la vue perturbée, lui conseillant toutefois la consultation d’un ophtalmologiste en vue d’un examen de son cristallin et une intervention sans crainte de la cataracte (secondaire ?), si cela s’avère nécessaire ou n’est pas déjà fait . FR

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