10 février 2024

UNE POUTRE

Comment un hasard peut en réveiller un autre, et en créer un nouveau.

Sans mon histoire de la dame Jeanne, il n’y aurait pas de raison à ma présence devant la toile. Et pourtant, l’objet de ce récit, la poutre qui a remplacé un mur porteur supprimé, à l’occasion des modifications architecturales exécutées dans notre future résidence. Les pierres de ce mur m’ont servi de matériaux pour construire notre cheminée.

Pourquoi je suis en train de tapoter ? La cause en est un concours de circonstances qui m’a ramené plus de 40 ans en arrière. C’était en 1979, je parcourais pour mon plus grand bonheur la campagne dans le but d’équiper en matériel les paysans.

Je ne me rappelle pas du nom de ce client, par contre, pour la situation géographique de l’exploitation, pas de trous de mémoires. La ferme était la propriété d’un château jouxtant les bâtiments loués par les exploitants des terres du domaine.

La transaction motivant ma présence était de vendre une remorque autochargeuse en vogue dans les années 1970.

Pour conclure ma vente, il me fallait reprendre un matériel, ce qui occasionnait un marchandage. Après maintes discussions avec le paysan, nous sommes tombés d’accord sur le montant de la transaction, loin de présager de ce qui allait suivre.

Sur le chemin qui me ramenait à ma voiture, je remarque, sur la berne longeant l’allée, une poutre, celle qui allait prendre la place du mur à détruire dans notre futur logement.

Notre marché était déjà conclu, mais fi de cette entente, je demande à mon vis-à-vis s’il voulait bien charger, en plus du marché conclu, ce bout de bois dans le véhicule de livraison afin qu’il le charroie à notre futur domicile. Il s’est empressé de satisfaire à ma requête. Voilà comment cette pièce de bois joue un rôle prépondérant dans l’aménagement de notre maison.

En ce temps-là, je ne prêtais pas attention à ces hasards qui ont agrémenté mon passé. Pour cet événement, il a fallu un concours de circonstances singulier. Au moment de l’achat de la maison, suite aux travaux en perspective, je savais qu’il me fallait trouver une poutre. Je n’ai jamais pensé à en récupérer une, j’avais prévu l’achat d’une neuve, ce qui ne correspondait pas du tout à mes désirs question aspect. Le destin en a voulu autrement.

« L’historique de cette partie de charpente ne peut que me réjouir. Ce bout de bois date d’au moins trois cents ans, selon les dires du bienfaiteur. Elle aurait été récupérée lors de travaux de réfection dans une partie du château ».

Il fallait, pour réaliser cette opération, un espace de temps, on ne peut plus imparti et restreint, malgré ces exigences. J’ai eu la chance de tomber au bon moment à quinze jours près. Sans un certain concours de circonstances, je ne serais pas devant mon écran en train de narrer cette histoire.

Le renouveau de cette pièce de bois a été exécuté avec le concours des bras de Danièle et d’une herminette.

Pourquoi aujourd’hui ?

Une rencontre qui me promet du bon temps, m’a permis de me retrouver en face d’un personnage m’écoutant. Je crois avec attention, je lui contais mes histoires de hasards, et c’est en le voyant assis sous la poutre qu’il m’est revenu en mémoire, le laps de temps inopiné, il y a 44 ans, permettant la réalisation de cette transaction.

ACTUALITÉS

Pour « le nouveau » évoqué dans la présentation, il est vraisemblable qu’une autre histoire du même genre vienne compléter ma série des hasards, pour mon plus grand plaisir !

2 Comments

  • Diantre ! Tu nous a habitués à plus de suspense dans tes coutumières narrations hebdomadaires !! Ce que je trouve le moins banal ici dans ton histoire, c’est d’apprendre que ton épouse Danièle sache allégrement jouer de l’herminette, pour équarrir cette fameuse poutre qui soutient désormais ton plafond … A moins que je me soit fourvoyé sur le sens de tes paroles, à la réflexion, l’herminette ne sollicite qu’un seul bras, lors de son utilisation ! FR

  • Il doit être agréable de s’installer devant cette poutre et d’imaginer Tours à son époque. Il n’y avait que des champs la ou elle se trouve désormais, la basilique était encore debout. On peut imaginer qu’elle a été abattue pas très loin de l’endroit ou elle a été achetée. Il fallait plus d’une journée de cheval pour se rendre dans le sud Touraine et bien plus à l’époque pour la porter jusqu’à Tours en remorque. Dans 300 ans sera t-elle toujours là ? Possible. Elle n’a pas finit de faire rêver.

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