4 janvier 2025

UNE SECRÉTAIRE

Agencia, et pas n’importe laquelle !

Dominique, Je la remercie de sa collaboration qui a duré 12 ans. Ceci dit ! Allez savoir si le hasard n’y est pas pour quelque chose ?

Dans le cas de ces coïncidences, il faut dire que nous avons eu de la chance Dominique et moi. Par contre, je ne suis pas convaincu de ce fortuit. Madame Lami, secrétaire de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), une personne avec laquelle j’entretenais des relations professionnelles et qui était au courant de mes démarches au moment de la transaction commerciale concernant l’acquisition d’Agencia.

Je présume fortement que le « téléphone arabe » n’est pas pour rien dans le déroulement des futures démarches. Ma narration à suivre n’est pas complètement infondée et ma perspicacité me souffle : c’est une conspiration entre deux antagonistes de bonne foi. Quand j’y pense, je me dis : si je me trompe, que de hasards à mon service !

Mon esprit étant occupé dans les méandres des démarches et pas des moindres, compte tenu des formalités à accomplir pour le financement et avec les diplômes en ma possession (un certificat d’études et un CAP d’ajusteur), il m’était impossible d’avoir les cartes délivrées par la préfecture pour pouvoir exercer la profession d’agent immobilier. De ce fait, je ne me posais pas la question d’embaucher la personne qui devrait tenir le rôle de secrétaire, cela était remis à plus tard. Avant tout, il me fallait trouver un répondant. La chance a voulu me sourire : les circonstances de ma réussite se sont présentées de la plus belle des manières.

Il est vraisemblable qu’une histoire épistolaire concernant tous ces avatars viendra compléter les récits de mon odyssée : le comment devenir gérant d’une agence immobilière en tant que primaire .

La chance m’a souri ; je ne suis pas sûr que le hasard y soit pour quelque chose, étant donné que je n’avais pas ébruité mon intention de me porter acquéreur d’Agencia. Peu de personnes étaient dans la confidence. Une seule personne ne pouvait qu’être au courant : la secrétaire de la FNAIM. Cette personne se devait d’enregistrer mon adhésion obligatoire afin de garantir ma probité en tant que futur détenteur de fonds à des tiers.

Allons savoir pourquoi, peu de temps avant l’acquisition, comme par hasard, je croise Dominique devant l’agence. Je suis ravi de cette rencontre. Il y avait dix ans que nous ne nous étions pas vus. Nous avions travaillé dans la même agence au tout début de ma carrière, elle comme secrétaire, moi comme négociateur. Elle m’apprend qu’elle a subi, comme moi dix ans plus tôt, un licenciement pour je ne sais quelle raison, peu importe. Le patron s’étant comporté d’une façon indigne avec moi (il est vraisemblable qu’une histoire sur ma carrière dans l’immobilier prendra place entre mes récits), je n’étais pas étonné. Notre conversation en est restée là. Je m’étais bien gardé de révéler mon futur achat, ne voulant pas ébruiter ce qui n’était pas encore signé ; ce qui s’est réalisé dans les jours qui ont suivi. Comme par enchantement, dans la semaine qui a suivi l’acquisition, au même endroit, c’est-à-dire devant l’agence, nouvelle rencontre avec Dominique : je n’avais plus rien à cacher, je l’informe de mon achat. Comme réaction :

– Si vous embauchez une secrétaire, ce sera moi !

N’ayant pas encore pensé à cette éventualité, une personne occupait déjà ce poste, mais elle avait été imposée par un homme de loi suite au décès du responsable. Un imbroglio familial avait nécessité la nomination d’un mandataire judiciaire, en attendant la régularisation des démarches administratives.

Ma réponse.

– Si vous le dites, pourquoi pas.

– Pour mon salaire, je gagnais un certain montant dans mon ancien emploi, j’aimerais bien un peu plus.

Ayant accepté le montant de sa requête, nous avons décidé du jour de son embauche. Douze ans de collaborations des plus agréables. Il m’a fallu lui préciser que deux ou trois fois :

  • Dominique C’est moi qui vous paye.

Je lui dois d’avoir fait de l’agence ce qu’elle est devenue : de 70 locataires, nous sommes passés à presque 200 en gestion. Mon relationnel y a été pour beaucoup dans cette ascension, mais la satisfaction du suivi de ces nouveaux arrivants, je la dois à Dominique.

Un exemple de notre relationnel.

Bien que nous ayons chacun notre bureau à trois mètres l’un de l’autre, nous communiquions sans avoir besoin de nous déplacer. Un an après le jour anniversaire de son embauche, en arrivant le matin, elle me demande.

– Monsieur Duhard, je voudrais avoir un rendez-vous !

Je m’installe dans mon bureau.

– Dominique,venez, je vous écoute.

Elle s’assoit en face de moi.

– Monsieur, il y a un an que je suis avec vous, j’aimerais être augmenté.

J’étais surpris, je n’avais jamais pensé à cette éventualité.

C’est pourquoi je lui ai répondu :

– Dominique, c’est la première fois et la dernière fois. Nous ne reparlerons plus jamais d’augmentation tous les ans à cette même date. Vous vous augmenterez de 2 % au-dessus de l’indice de la construction.

Ce qui a fait dire, onze ans après, au futur acquéreur de l’agence :

– Tu es « fou » ! Je suis d’accord pour reprendre ta secrétaire, mais pas à ce prix.

Je n’ai pas eu à débattre de cette situation avec Dominique. Elle m’a annoncé son complet désaccord. Comme je savais ce qu’elle préférait : être licenciée, je présume ; la prime de licenciement, et comme je le comprends, n’y était  vraisemblablement pas pour rien.

Ceci dit, parlons de notre façon de travailler. Nos tâches étaient réparties ; pour elle : tout ce qui était paperasseries. J’avais une confiance illimitée dans son travail. Mes rapports avec les propriétaires étaient bons (étant pour la plupart comme des amis) ; pour les anciens, je n’ai pas eu de mal à les conserver, ayant été embauché avec comme finalité l’achat de l’agence au départ en retraite du propriétaire.

Les événements ne se sont pas déroulés comme ils étaient prévus. Il était bien prévu, à la signature de notre accord, qu’il devait subir une intervention chirurgicale se voulant sans importance. Le destin en a voulu autrement. Je me suis retrouvé dans les mois qui ont suivi, en responsabilité de la bonne marche du commerce pour ce qui était du commercial ; ce qui m’a permis de connaître tous les propriétaires des logements mis en gestions à l’agence.

A la prise en charge suite à l’achat et l’arrivée de Dominique, je maitrisais le relationnel avec les anciens mandatés. Pour ce qui fut des nouveaux à venir, soit plus de cent, presque tous étaient de mes proches : des amis, des anciens clients du temps où je vendais du matériel agricole. Ce qui a créé une certaine ambiance. La plupart des propriétaires me considéraient comme un ami et me parlaient de façon directe quand ils avaient une réclamation, en m’annonçant une erreur dans leur décompte trimestriel, souvent ils s’adressaient à moi. Je les renvoyais directement à Dominique , en leur précisant :

– Regardez bien votre décompte car Dominique ne se trompe jamais.

Ce qui était vraisemblablement une vérité. Je ne me rappelle pas, ou alors j’ai oublié, d’avoir eu à résoudre des problèmes dus à ses erreurs.

Bien sûr, nous avons eu des ennuis avec des paiements de loyers, un infime pourcentage, mais ce qui nous a préoccupé la plupart du temps, c’était moi ayant vendu des logements à mes relations, dans le but de réaliser une opération financière. Je ne serais pas intègre si où je taisais ce qui va suivre.

Suite à un bonjour, Dominique m’informe de la façon la plus directe :

– Monsieur Duhard, hier j’ai fait une énorme bêtise.

Je ne pensais pas que cela fusse la première fois quelle fît une bévue, mais il est vraisemblable que ces erreurs, elle les résolvait sans m’en parler. Ce n’était pas le cas pour celle-ci. Elle avait régularisé un compte en envoyant un chèque de 75000fr. Cette somme était de cette importance à cause d’une transaction entre un organisme bancaire et un propriétaire ; les deux antagonistes en procès, pour je ne sais quelle raison. Par contre, il s’était avéré un événement qui aurait pu coûter les 75000fr en question à l’agence. En réponse à une requête nous demandant d’envoyer la somme en question à la banque pour régler la situation, l’erreur fut l’inversement dans la destination du destinataire.

J’ai appris par Dominique la situation critique de la façon suivante :

– Monsieur Duhard, j’ai fait une bêtise, nous nous sommes trompés, hier au lieu d’envoyer le chèque du montant des loyers à la banque, je l’ai envoyé à l’ancien propriétaire. A mon appel pour lui signaler notre erreur, il m’a répondu : « merci, cela compensera mon litige ».

Je me suis empressé de téléphoner à ce monsieur en réitérant la requête, nous retourner le chèque ne lui étant pas destiné. Un petit suspens de deux jours nous a tenu en haleine. Le soulagement espéré à pris corps quand le facteur nous a remis l’enveloppe contenant l’objet de notre souci.

De ce que vous venez de lire, sachez que cette histoire a été lue par Dominique.

Ce tableau accueillait nos visiteurs.

1 Comment

  • Tres belle histoire et que de souvenirs
    Pour bien commencer l’année.
    reçois tous mes meilleurs voeux

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