3 août 2024

Encore et encore.

Comment voulez-vous que je l’oublie ce village ?

Pour l’amuseur que je veux être, les situations dans lesquelles je me trouve me donnent matière à noircir du papier. Les deux moments à suivre et qui m’ont motivé ont un point commun ; ces histoires qui, comme toujours, font de moi le personnage central. Sans ces occasions improbables, pas de narration.

Pour la première, je n’en suis pas le témoin direct, mais le récit décrit par ma petite voisine Eva a fait que je me suis retrouvé en première ligne. Eva, l’instigatrice, en arrivant suite à une invitation à dîner, m’avise qu’elle a une surprise pour moi qui va me faire énormément plaisir. Je ne pouvais faire autrement que de le supposer en voyant le visage hilare de Nicolas, son époux déjà au courant du scoop. Elle m’a fait attendre avec beaucoup de titillements afin d’exciter ma curiosité.

– Yves, dans mon nouveau travail, il y a quelques jours, j’ai croisé une collègue qui, lors d’une conversation, m’informe qu’elle habitait dans un village s’appelant Chemillé, sans plus.

À cet énoncé, Eva lui a demandé de préciser de quel Chemillé ? Chemillé-sur-Dême ou Chemillé-sur-Indrois ? Précision faite : Chemillé-sur-Dême.

Quand la Chemilloise a entendu que le voisin en question s’appelait Duhard, Eva lui a demandé si par hasard elle me connaissait ? Elle savait que nos familles, la sienne ainsi que celle de son mari, étaient très proches les unes des autres. Maman et sa grand-mère sont restées amies de la maternelle sans discontinuité jusqu’à leurs montées au ciel. Rien de plus banal, mais pas pour moi. Tout ce qui touche à mon village et, de plus, à mes parents, me procure énormément de joie. Encore une fois, je remercie le ciel de faire ressurgir dans ma tête des moments passés il y a plus de 70 ans. Cet événement s’est déroulé le vendredi 19 juillet 2024.

Ceci dit, il me faut recommencer une autre rencontre du même jus. Encore un drôle de mardi matin dans un magasin de bricolage dans lequel je déambulais à la recherche d’une pompe hors d’usage alimentant la fontaine du jardin.

J’ai croisé une grand-mère poussant un chariot mis à notre disposition pour bahuter nos futurs achats. Quoi de plus banal sinon que dans celui-ci, un jeune enfant se tenait debout ; allez savoir pourquoi cet état de fait a retenu mon attention. Nous nous sommes croisés une première fois, une deuxième fois, puis une troisième fois, mais à celle-ci, le jeune garçon était descendu de son moyen de transport. Ne pouvant, comme vous pouvez vous en douter, m’empêcher de me mêler même de ce qui ne me regarde pas, je me suis adressé au nouveau piéton en l’avisant de ma joie de le voir marcher, sans handicap.

Chariot de magasin

Tout aurait dû s’arrêter à ces quelques mots, mais encore une fois, le hasard est intervenu pour me mettre dans une situation encore plus agréable. La grand-mère du jeune homme interpellé me regardait d’un air incrédule, tant et si bien qu’elle m’a signifié que mon visage ne lui était pas inconnu. À ses mots, je me suis interrogé. Pour moi, rien n’a éveillé ma mémoire. Comme elle a réitéré son état d’âme, j’ai décliné mon nom : Duhard. Delà, elle m’a rappelé une transaction, du temps où j’exerçais comme agent immobilier, d’un pressing sis dans le centre-ville. Évidemment, cette vente, comment aurai-je pu l’oublier.

Suite à une rencontre non loin d’Agencia avec Jean-Pierre, son mari, qui m’avait expliqué la volonté de son épouse d’acquérir un pressing. Je lui ai proposé un commerce correspondant à sa requête. Question négociation, nous nous sommes entendus. Chose rare, je me suis déplacé pour la signature du compromis à leur domicile à Villedieu-le-Château, village de la commune de Loir-et-Cher, limitrophe de Chemillé.

La cerise sur le gâteau, Jean-Pierre, après nos bonjours, s’est empressé de ranimer un souvenir vieux de plus de 65 ans.

– Tu sais, je te vois avec ton père en train de repeindre en vert pâle la cuisine de notre maison, et que nos mères étaient amies d’enfance du fait de leur voisinage.

Cette résurgence de ce passé n’a de raison d’être que du fait d’un tour de gamin passager dans un cadi poussé par une grand-mère. Celui-ci s’est déroulé le mardi 23 juillet 2024.

Si j’y ajoute le mardi 30 avril 2024, ma rencontre avec Rolande relatée sous le titre : Un drôle de mardi matin, publié le 05 mai 2024.

De là ma maxime : « Dans mes veines, point de sang, c’est l’eau de la Dême qui y circule. »

La semaine prochaine, le message sera court, mais tellement invraisemblable qu’il n’en sera que plus fort : il y avait un million de chances, et pourtant !

1 Comment

  • « Dans mes veines, point de sang, c’est l’eau de la Dême qui y circule » !! Délicat néanmoins de faire admettre ce dithyrambique adage au Brigadier-Chef qui t’a fait souffler dans l’éthylotest, à la sortie de ton bistro préféré, Place des Halle en ce jour de Marché !
    Ou alors cela pourrait s’expliquer par le ruissellement des récentes giboulées, qui ont drainé vers l’affluent chemillois, les résidus de moût extraits de l’alambic itinérant !!
    Ainsi donc j’en conclurais alors : Chemillois/es attention !!
    Eau de la Dême : A consommer avec grande modération !!
    FR

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