23 mars 2024

BIENFAIT ? DOUTEUX ! Suite..

Pourquoi cet intitulé ? Ce qui va suivre en est la raison. Suite à l’enregistrement de mon audience par les policiers, comme convenu, ils m’ont ramené à mon véhicule. De retour sur la place où était stationnée ma voiture, je suis retourné voir les commerçants, ceux qui étaient présents lors de l’accident, pour en savoir un peu plus sur la victime. Au vu de la façon dont ils m’avaient parlé de ce monsieur, je me doutais qu’ils puissent me renseigner sur son état civil.

J’ai appris que l’homme vivait comme ouvrier agricole dans une ferme à la sortie du village. Sans perdre un instant, je me suis rendu chez le paysan pour savoir qui était vraiment son employé. Bien m’en a pris, le reste de l’histoire me démontrera l’heureux dénouement des événements à suivre.

Ma première rencontre fut de très bon ton. Il faut dire que mon interlocuteur était d’une belle éloquence. Il m’a gardé un bon moment ; quand j’ai tourné les talons, j’en savais beaucoup sur les relations de l’hospitalisé et de son patron.

Comment parler de ce salarié ? La présentation du patron n’était pas vipérine. Elle relatait un état mental, nécessitant l’obligation d’être sous tutelle, et c’est mon interlocuteur du moment qui avait été désigné par les hommes de loi comme tuteur. Je crois qu’un lointain lien de parenté les unissait.

Je ne pouvais pas sortir de cet entretien sans parler de matériel. Il est vraisemblable que le paysan, utilisateur de ces machines, a prêté une oreille qui a dû me paraître intéressée.

De l’entretien, j’ai appris le service où mon accidenté était hospitalisé. Mon beau-père travaillant à la faculté de médecine attenante de l’hôpital, je lui ai confié comme mission de se renseigner sur les conséquences de mon avatar. Pour être agréable, sachant de par mon informateur que celui-ci passerait la fête Noël en hospitalisation, je lui ai demandé d’offrir des oranges.

Pour ce qui est advenu de la visite, le compte-rendu du visiteur n’a pas été des plus tendre : il m’a informé que l’accidenté était un comédien de la plus belle espèce et qu’il profitait de sa situation pour soutirer le maximum d’argent à l’assurance en tirant parti au mieux du pretium doloris.

Avait-il tort ???

En considération de ce raisonnement, je ne me suis pas senti obligé de rendre visite à ce monsieur ; par contre, par acquit de conscience, je prenais des nouvelles par l’intermédiaire de son tuteur qui, lui comme moi, avait éventé le subterfuge de l’hospitalisé.

Un homme qui me réservait toujours un bon accueil, il est arrivé ce qui devait vraisemblablement arriver. Lors d’une visite, nous avons discuté du remplacement d’un de ces tracteurs. Une réaction de mon interlocuteur pas banale, étant assis en vis-à-vis, de chaque côté de la table, ne pouvant que voir qu’il remuait ses oreilles tout en discutant, il m’était complétement impossible de rire, nous étions en pleine négociation, je devais me maîtriser. Mon sérieux a été récompensé, j’ai vendu un tracteur en remplacement d’une autre marque et pas un petit pour l’époque.

DEUTZ 8006

Il n’y a rien de plus normal qu’un commerçant réussisse une tractation. Par contre, ce qui suit va démontrer que mon talent n’est peut-être pas la seule raison du résultat de la négociation.

Pour expliquer mon « scepticisme », il me faut revenir en arrière, à ma première rencontre avec l’homme qui est devenu propriétaire du 8006. Pour me montrer son altruisme envers l’homme de main vivant sous son toit (sans être péjoratif), il m’avait indiqué qu’en qualité de tuteur, il l’avait aussi à sa charge. Un état de fait qui vaut ce qu’il vaut, je ne suis pas là en juge, je relate ma pensée).

Lors de nos conversations vendeur-acheteur qui étaient parfois ardues, les concurrents se devaient aussi de défendre leurs couleurs. Ce que je ne savais pas et que j’ai appris bien plus tard, c’est la raison de son favoritisme envers ma personne.

Après un long moment sans le voir, je suis revenu un jour vers lui. Comme nous nous targuions d’avoir le meilleur des tracteurs, nous organisions des démonstrations pour convaincre de futurs acheteurs des performances de notre matériel. Une fois, pour persuader un client, j’ai demandé au paysan, héros de mon histoire de bien vouloir me prêter l’engin de notre tractation. Il accepta sans hésiter de me rendre ce service, en m’imposant toutefois sa présence lors de la présentation. Comment ne pas agréer à ce vœu. Pour lui être agréable, j’ai profité de cette occasion pour l’invité à déguster le repas de la mi-journée dans un restaurant en compagnie des techniciens animateurs de la démonstration.

À la fin du repas, la technique est retournée sur le champ de manœuvre. Nous sommes restés en tête-à-tête, et la conversation est arrivée sur son achat du tracteur. La réponse de mon locuteur ne m’a pas étonné, au vu par nos conversations antérieures :

-Tu sais, je suis le gérant et aussi, en tant que tuteur de toutes les affaires de ta victime, je dispose, avec une entière liberté, et à mon gré.

Ce sous-entendu me confortait dans ma supposition que ce monsieur, avait opté pour mon matériel, peut être pour se donner bonne conscience. Le comportement de son protégé, ne lui avait pas échappé. L’argent n’ayant pas d’odeur, il m’a fait subtilement comprendre le pourquoi de ma présence.

Delà, l’intitulé de mon blabla.

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