17 décembre 2022

LES LACTAIRES DÉLICIEUX

LES LACTAIRES DÉLICIEUX

« VIENS ICI, FOUS LE CAMPS »

Cette phrase n’est pas anodine, elle m’est revenue en mémoire de la plus belle des façons en tant que ramasseurs crapuleux de champignons. Des moments on ne peux plus inouïs et scabreux m’ont accompagné, ils ont déjà pris une place dans mes histoires sous les titres : les aléas d’un maraudeur, un bâton et les girolles, le massacre ; aujourd’hui, il me faut ajouter un nouvel avatar survenu dans ce coin de forêt paradisiaque ; tout du moins pour moi, cela fait plus de 50 ans que je m’invite en tant que jouisseur de la propriété d’autrui.

Cette année 2022 fut particulièrement généreuse en cueillettes de toutes sortes, pour mon plus grand bonheur, doublement pour les pannerais réalisées et celui de partager le surplus de mes ramassages avec la famille, les voisins, les amis.

La photo n’est pas là pour la quantité mais pour sa diversité: Oronges, cèpes, golmottes.

Ces précieuses récoltes se font dans différents endroits propres à leur épanouissement et à un certains moments dans la saison. Ils poussent en suivant un rituel à peu près établi dans les saisons.

Les lactaires appartiennent à une variété d’arrière saison que l’on trouve sous les sapins. Les pieds bleus, les pieds de moutons, les trompettes des morts fleurissent de concert, mais dans des sols autres.

Connaissant les différentes plantations arboricoles de ce territoire forestier, je me suis dirigé du côté des résineux, ce qui m’obligeait à traverser la parcelle parcourue coutumièrement afin de glaner les champignons, futurs ingrédients des mes recettes.

A mon arrivée dans la sapinière, terre de prédilection pour le barigoule, la norme, cette quiétude ne dura pas longtemps, un petit chien me rendit visite. Présumant que ce canidé n’était pas là par hasard, ma déduction fût qu’une présence humaine devait accompagner le quadrupède. A la vue de ce petit chien, il m’est revenu en mémoire un film : ‘Ni vu ni connu avec Louis de Funès dans le rôle d’un braconnier. Il était en complicité avec un bâtard du même profil que mon visiteur.

Ce en quoi je n’avais pas tort. Il m’a suffi en toute discrétion de me conforter dans mon raisonnement, tout en prenant beaucoup de précautions à chercher à voir le maître du chien. Il faut croire en mon manque de discrétion, si moi j’aperçut un homme vêtu d’une veste, on ne peut plus voyante de couleur orange, lui aussi dût me repérer. Mon premier réflexe fût de me carapater pour mettre le plus d’espace possible entre l’homme et la bête. Comme je l’ai déjà relaté dans une autre histoire, quand je fuis, il me faut, c’est plus fort que tout, regarder en arrière pour connaître le comportement du personnage entreaperçu.

Bien m’en a pris, j’ai vu deux personnages avec ces tenues flamboyantes qui prenaient dans ma direction avec une attitude de pisteurs, ma fantasmagorie a fait de moi un être traqué, la suite de mon histoire va le démontrer.

Il faut croire que ma tenue, que je veux discrète ne doit pas être des plus efficaces. La suite de mon histoire en est la preuve. Je ne sais comment j’ai été repéré, car vraisemblablement, les deux embusqués, à leur comportement, j’ai su que j’étais l’objet de la recherche.

Je ne rentrerai pas dans les détails de cette fuite comme il se doit, je rusai tout en marchant j’épiai mes suiveurs, il était facile de les repérer avec leurs gilets oranges, il me fut aisé de deviner leur plan de chasse comme ils ne pouvaient me voir, ils se sont dirigés vers l’endroit présumé où j’aurais dû garer ma voiture ; manque de pot, mon véhicule était stationné à l’opposé de leur déduction, chez un paysan ancien client.

Je ne sais s’ils ont appelé du renfort mais de deux personnages, ils sont passé à quatre.

Mon aguet a duré un peu moins d’une heure, ce temps m’a paru assez court de la place où j’étais, derrière une haie, en compagnie de chevaux.

Comme présumé pour mes poursuivants, après avoir fait choux blancs, je les ai vu faire demi tour et retourner là d’où ils étaient venus.

Ce qui m’a permis de récupérer mon véhicule en toute quiétude.

Dans notre région, ce champignons est un peu délaissé par contre. Le lactaire délicieux est un très bon champignon comestible très connu dans le bassin méditerranéen, notamment en Grèce et en Italie, et est prisé notamment dans la cuisine provençale. Il a beaucoup de noms vernaculaires dus au succès des régions chaudes dans lesquelles il pousse.

La semaine prochaine je vous invite en forêt de Chinon, avec comme intitulé les chanterelles.

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